Une extension va être construite au crématorium de Hamm. (Illustration: Architectes Perry Weber et Associés)

Une extension va être construite au crématorium de Hamm. (Illustration: Architectes Perry Weber et Associés)

Avec les évolutions sociétales, le crématorium de Hamm doit rénover et agrandir son infrastructure pour répondre à une demande croissante. Le bureau Architectes Perry Weber et Associés est en charge de ce chantier.

La population croît, les us et coutumes évoluent. La crémation en 2021 concerne 70% des décès au Luxembourg et les besoins du crématorium de Hamm ont sensiblement augmenté ces dernières années. Tant et si bien qu’une rénovation et une extension des infrastructures ouvertes en 1995 sont devenues nécessaires. Afin de garder la cohérence du projet architectural, le Sicec (Syndicat intercommunal ayant pour objet la construction, l’entretien et l’exploitation d’un crématoire) a confié la conception des travaux à la même équipe de conception, à savoir le bureau d’architectes Perry Weber et Associés.

Une infrastructure devenue trop petite

Le crématorium de Hamm est la seule infrastructure de ce type dans le pays. Face à l’augmentation constante des besoins, des modifications ponctuelles, de nature technique et à l’intérieur du bâtiment, ont régulièrement été apportées dans la construction existante.

Aujourd’hui, le crématorium dispose de deux fours crématoires qui incinèrent 12 personnes par jour, soit 60 par semaine. Un four a déjà été remplacé en 2018 et il est prévu de changer le second entre septembre de cette année et juillet de l’année prochaine. Ceci va permettre d’augmenter la capacité d’incinération de 60 à 75 personnes par semaine. Ces nouveaux fours, plus modernes, répondent à des exigences techniques et écologiques plus puissantes.

En plus de l’équipement pour l’incinération, le crématorium est aussi un lieu d’accueil et de recueillement pour les familles. Actuellement, il dispose d’une salle d’attente, une salle de cérémonie (100 places assises), ainsi que deux «Jardins du Souvenir» pour la dispersion des cendres. Toutefois, cette infrastructure n’est plus suffisante à présent et une augmentation des capacités est devenue une priorité.

Une extension dans la continuité

Pour cela, le Sicec a demandé au bureau Perry Weber et Associés de poursuivre la conception des lieux, puisque c’est ce même bureau qui — en association avec JP Becker, Gehl Jacoby et Associés et RMC — avait remporté le concours d’architecture à l’époque de la construction du crématorium.

Ils avaient alors conçu un projet compact pour répondre à des exigences liées au site: un terrain coincé entre une voie ferrée, une route, un rond-point, un cimetière et des avions volant à basse altitude… Le volume encastré dans le terrain ne se prête pas vraiment à la possibilité d’une extension. Toutefois, une partie de la parcelle, située au niveau et à côté du cimetière, est laissée inoccupée, notamment à cause de sa grande différence de niveau avec l’étage dédié au public. Mais aussi parce que cette partie se trouve le long de l’accès réservé à la logistique et aux véhicules de pompes funèbres.

Or, au vu des différentes contraintes à la fois topographiques et de fonctionnement du site, l’extension ne peut se faire que de ce côté, qui est aussi celui de l’entrée principale.

Aussi, les architectes ont choisi de réaliser un nouveau volume qui reprend à la fois la hauteur et les caractéristiques architecturales du bâtiment existant. Haut de quatre étages, il est relié à ce dernier par un volume en verre légèrement plus bas et qui sert d’articulation entre les deux espaces.

L’extension sert donc de nouvelle entrée de plain-pied à l’ensemble depuis l’allée des Châtaigniers. Il intègre également des locaux techniques et administratifs en partie basse, partiellement enterrés. Au rez-de-chaussée, on trouve les espaces accessibles au public avec une nouvelle salle de cérémonie et une salle d’attente. Le niveau supérieur est un étage administratif.

Le volume en verre facilite par ailleurs l’accès depuis le rez-de-chaussée aux deux aires de dispersion, l’une située à l’arrière du rez-de-chaussée, l’autre en contrebas du site (au niveau -2) qui devient accessible grâce à une nouvelle passerelle et un ascenseur.

Un changement de l’existant

La conséquence directe de cette extension est un changement d’orientation du rez-de-chaussée dans la partie existante. L’ancienne façade principale devient un mur intérieur et des fenêtres doivent être condamnées pour assurer la confidentialité des locaux contigus. Par ailleurs, afin d’introduire plus de lumière naturelle et d’offrir des vues de qualité, certaines fenêtres doivent être agrandies et d’autres ajoutées.

L’ancienne façade extérieure va devenir une façade intérieure. (Illustration: Architectes Perry Weber et Associés)

L’ancienne façade extérieure va devenir une façade intérieure. (Illustration: Architectes Perry Weber et Associés)

Le bâtiment doit faire également l’objet d’une mise en conformité au niveau technique et incendie, et le projet prévoit aussi des modifications d’organisation fonctionnelle, avec, entre autres, l’aménagement d’une unité légiste, l’agrandissement de la chambre froide, ainsi que le remplacement de la chaudière.

De nouveaux aménagements extérieurs

En plus de la partie bâtie, les alentours doivent également être retravaillés. Toutefois, un maximum d’éléments existants sera conservé.

Au niveau du rez-de-chaussée, le réaménagement de l’entrée prévoit le déplacement du monument existant et la création de deux nouvelles allées en S qui font la liaison avec le jardin du souvenir.

Au niveau bas, l’aire de dispersion est renforcée avec l’introduction d’un pavillon couvert pour la cérémonie qui s’intègre dans la pente du terrain.

La construction de l’extension implique un réaménagement complet de la partie sud-est du site, avec une réorganisation des réseaux souterrains, l’intégration d’un nouvel escalier extérieur et le déplacement du parking du personnel.

Cette zone étant jusqu’à présent le lieu d’une végétalisation intense, une compensation sensible et in situ est à réaliser. Cela passe par la plantation de nouveaux arbres, de haies d’agrément, d’une pelouse fleurie et de toitures végétalisées extensives pour les nouvelles structures bâties souterraines.

Afin de perturber le moins possible l’activité du crématorium, le chantier est prévu en différentes phases qui se poursuivront jusqu’en début d’année 2025. Un budget de 10,5 millions est prévu pour l’ensemble des travaux.

 

Fiche technique

Maitre d’ouvrage: SICEC-Crématorium de Luxembourg

Architecte: Architectes Perry Weber & Associés

Génie civil: InCA

Génie technique: RMC Consulting

Pilotage: Paul Wurth Geprolux

Bureau de contrôle: Vinçotte

Organisme agréé: SECO

Coordination sécurité-santé: SGI Ingénierie

Localisation: Luxembourg-Hamm

Budget prévisionnel: 10,5 millions d’euros