Anne-Marie Loesch et Carlo Thelen se réjouissent de la venue de Bertrand Piccard ce jeudi dans les murs de la Chambre de commerce. (Photo: Chambre de commerce/Montage: Paperjam)

Anne-Marie Loesch et Carlo Thelen se réjouissent de la venue de Bertrand Piccard ce jeudi dans les murs de la Chambre de commerce. (Photo: Chambre de commerce/Montage: Paperjam)

La Chambre de commerce a invité ce jeudi Bertrand Piccard à exposer ses vues sur la manière de protéger l’environnement de manière rentable. En présence du Grand-Duc, des entreprises labellisées par la fondation Solar Impulse présenteront également leurs initiatives.

Avec Bertrand Piccard, une personnalité internationale dont la voix porte. Auteur du premier tour du monde en ballon et sans escale, il réussit plus tard le même exploit à bord d’un avion solaire baptisé Solar Impulse. Tout comme le nom de sa fondation, qui sert la promotion des technologies propres. C’est aussi celle-ci qui a relevé le défi de labelliser 1.000 solutions pour protéger l’environnement, via le label Solar Impulse Efficient Solution. L’objectif a été dépassé, puisqu’on en compte actuellement 1.370.

Oublier l’impasse promise par les partisans de la décroissance

Des solutions impactantes pour l’écologie, mais qui doivent aussi avoir un caractère de profitabilité. De longue date, Piccard plaide pour une (ré)conciliation de l’écologie et de la rentabilité. Une vue largement développée dans son dernier livre intitulé «Réaliste». Dans les pages de celui-ci, il plaide pour qu’on cesse de s’autoflageller et de croire que la préservation de l’environnement passe par une accumulation de sacrifices. «Croire qu’il est possible de motiver les bonnes volontés en amputant d’emblée leur confort, leur mobilité ou leur niveau de vie est un combat perdu d’avance», écrit Bertrand Piccard. «Oublions une fois pour toutes l’impasse que nous promettent – avec une obstination qui confine à l’aveuglement – les partisans de la décroissance.» D’autant que «des solutions pour sortir de cette supposée et inéluctable fatalité existent bel et bien».

Un discours «qui est aussi le nôtre depuis 2010 au moins», fait valoir , directeur général de la Chambre de commerce. Qui a fait partie dès 2007 des membres fondateurs de l’INDR. «Au fil des années, nous avons pris de nombreuses initiatives afin de promouvoir la RSE au sein de la société et des entreprises. Rapport du Giec, situation géopolitique, épuisement des ressources naturelles… les entreprises savent depuis longtemps qu’elles doivent réussir la transition énergétique, qu’il faut faire mieux avec moins.»

Quatre piliers et 10 «sustainable business principles»

Le plan CC2025, ou encore 2030.lu, en est un reflet. Tout comme la stratégie RSE de la Chambre de commerce, «qui s’articule autour de quatre piliers: Sustainable business (des actions pour guider et soutenir les entreprises), Community (des partenariats et actions), People (contribuer au développement professionnel des collaborateurs) et Planet (faire face aux défis environnementaux)». Sur cette base a été mis en place un groupe de travail avec 150 représentants d’entreprises pilotes de l’industrie, des transports… «mais aussi de la finance, qu’on oublie souvent, mais qui pèse évidemment lourd», précise Carlo Thelen. «Du travail réalisé ont émergé les ‘10 sustainable business principles’ destinés à la communauté des entreprises afin de faire évoluer leur modèle d’affaires en intégrant plus systématiquement les enjeux du développement durable.»

De bons exemples existent déjà et serviront à nourrir des parcours d’actions et méthodologiques. Ils témoignent qu’intégrer le développement durable dans sa stratégie, tout en développant son modèle d’affaires et sa rentabilité, est donc possible.

Les labels de la Solar Impulse Foundation doivent aider à atteindre cet objectif. «Le Luxembourg en compte sept, les labellisations étant validées par le List pour la Solar Impulse Foundation. Et cinq viendront les expliquer (d’autres viendront de France ou de Belgique, ndlr), en présence du Grand-Duc, après la présentation de Bertrand Piccard et avant une discussion de ce dernier en panel avec les ministres Claude Turmes (déi Gréng) et Franz Fayot (LSAP)», explique Anne-Marie Loesch, head of business development & CSR à la Chambre de commerce, qui est la cheville ouvrière de cet événement de prestige.

Pour conclure, Carlo Thelen espère que Bertrand Piccard fera passer deux messages: «Tout d’abord, qu’il faut du temps pour réussir. Ensuite, que rien n’est gratuit. Ce qui est valable pour les entreprises, les patrons, mais aussi chacun d’entre nous.»