Les dépenses d’investissement en logement neuf sont parmi les plus affectées par la hausse des taux d’intérêt, contribuant au ralentissement économique en 2023. (Photo: Shutterstock)

Les dépenses d’investissement en logement neuf sont parmi les plus affectées par la hausse des taux d’intérêt, contribuant au ralentissement économique en 2023. (Photo: Shutterstock)

Dans l’état de la conjoncture économique, publié ce mardi 19 décembre, le Statec observe une hausse des taux sur les encours de crédits à 4,2%. Cette hausse a entraîné une chute de 40% de l’ensemble des crédits concernant l’immobilier de neuf.

Alors que 2023 touche à sa fin, l’économie est dans une phase délicate. Alors que la croissance prévue du PIB est de 1,5% pour 2023 (2,5% pour 2024 selon les prévisions), le pays est confronté à des défis tels qu’une inflation persistante et un marché de l’emploi qui «a fortement ralenti», ne progressant «que de 0,2% sur un trimestre au troisième trimestre 2023», indique la dernière note de conjoncture du Statec.

La hausse «exceptionnelle» des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE), de 4,5% depuis juillet 2022, a entraîné une augmentation des taux d’intérêt, avec en corrélation un impact direct sur le marché immobilier. Les taux sur les encours de crédits, à 1,5% en février 2022, ont grimpé à 4,2% en septembre 2023. Cette augmentation a causé un recul de l’activité immobilière, avec une baisse des volumes de crédits de près de 40% pour l’immobilier. Cette hausse d’intérêt «pourrait constituer un des facteurs explicatifs à l’origine de l’activité en 2023», souligne le Statec.

Le secteur financier montre également des signes de faiblesse. La valeur ajoutée brute (VAB) en volume du secteur a chuté de 3,4% au troisième trimestre 2023, et de 8,8% sur un an. Cette baisse est principalement due à la réduction des actifs et à une diminution des encours de crédits au secteur privé de 3,3% sur un an.

Des salaires en hausse en période d’inflation

Malgré ce contexte économique, le secteur salarial montre des signes de vitalité. Les salaires réels augmentent plus que les trimestres précédents. Le coût salarial moyen (CMS) nominal a grimpé de 7% sur un an au troisième trimestre 2023, impulsé notamment par l’indexation.

Les salaires réels progressent plus fortement au Luxembourg, avec une hausse de 2,8%, alors qu’en Belgique elle atteint +6%. Seul pays voisin en négatif, la France affiche une baisse de 1,5%. Au Luxembourg, cette tendance positive se maintient sur l’ensemble des neuf premiers mois de 2023, durant lesquels le CSM réel a augmenté de 2,7%.

Qu’attendre de 2024?

La BCE a maintenu directeurs lors des dernières réunions de politique monétaire. Selon le Statec, «le net recul de l’inflation en zone euro permet d’espérer un premier abaissement des taux au cours des prochains trimestres».

Le Statec indique que les marchés et Oxford Economics prévoient une réduction dès le deuxième trimestre 2024, de leur côté le FMI et l’OCDE s’attendent à une baisse vers la fin de 2024 ou début 2025.

Pour 2024, l’institut de statistiques prévoit une reprise économique au Luxembourg, avec une croissance du PIB estimée à 2,5%.