Gita Bal: «L’enquête de cette année montre clairement que, quelle que soit l’évolution du ralentissement, pour la plupart des entreprises, le système se réinitialisera et la prochaine phase les relèvera au lieu de les abattre.» (Photo: Fidelity International)

Gita Bal: «L’enquête de cette année montre clairement que, quelle que soit l’évolution du ralentissement, pour la plupart des entreprises, le système se réinitialisera et la prochaine phase les relèvera au lieu de les abattre.» (Photo: Fidelity International)

L’économie mondiale dépasse les craintes d’une récession prolongée, les analystes prévoyant une croissance des entreprises et une résurgence du Japon dans un contexte d’inflation en baisse et d’incertitudes géopolitiques, a commenté Fidelity International ce lundi 5 février.

Pour la première fois depuis la pandémie, une majorité d’analystes de Fidelity prévoit une baisse de l’inflation des coûts des entreprises en 2024, selon les résultats de l’enquête annuelle de Fidelity International auprès des analystes, publiée ce lundi. L’enquête, qui comprend les réponses de 137 analystes du monde entier, indique que les conditions sont de plus en plus favorables à l’expansion des entreprises, le Japon étant sur le point d’émerger comme le point fort de l’économie mondiale en 2024.

Gita Bal, responsable mondial de la recherche sur les titres à revenu fixe chez Fidelity International, a fait remarquer que l’inflation, qui était autrefois une préoccupation majeure, en particulier les salaires, est sur la voie d’une normalisation rapide en Amérique du Nord. Cette tendance reflète un sentiment plus général: selon l’enquête, 61% des analystes prévoient une expansion de leur secteur au cours des 12 prochains mois, contre 52% qui partagent actuellement ce point de vue.

Toutefois, l’enquête cite également des secteurs qui devraient être confrontés à des défis, notamment les entreprises pétrolières et gazières d’Amérique du Nord et d’Europe, qui pourraient connaître des difficultés en raison de la baisse des prix des matières premières. De même, le secteur financier se prépare à l’impact de la baisse des taux d’intérêt. Bal a noté la complexité supplémentaire d’une année remplie d’élections dans le monde entier, qui, bien qu’alimentant les incertitudes géopolitiques, n’a pas entamé les perspectives positives partagées par les équipes de gestion pour 2024, sauf dans les secteurs de l’énergie et de la finance, où le sentiment est nettement plus faible.

Le Japon, thème central

La résurgence économique du Japon est un thème central de l’enquête, les analystes exprimant un optimisme sans précédent pour les perspectives financières du pays. Les prévisions de revenus, de croissance des bénéfices et d’augmentation des marges au Japon dépassent celles de toutes les autres régions. En outre, le Japon devrait être en tête pour ce qui est des dépenses d’investissement, de la rentabilité du capital, de l’augmentation des dividendes et de la capacité à répercuter les coûts sur les consommateurs, selon le rapport. Cet optimisme marque un tournant significatif par rapport à la prudence observée dans l’enquête de l’année précédente et s’appuie sur le fait que le Japon a surmonté des décennies de stagnation économique et connaît désormais des augmentations de prix bienvenues dans tous les domaines.

La géopolitique fait moins peur

Malgré le risque de perturbations électorales au cours d’une année considérée comme la plus riche en élections de l’histoire, 65% des analystes déclarent que leurs entreprises ignorent largement les discussions liées aux élections. Seuls 28% estiment que le climat géopolitique affecte les plans d’investissement, soit le taux le plus bas depuis que ces questions ont été posées pour la première fois dans l’enquête en 2017.

Dans ses conclusions, Mme Bal a souligné la transition d’une ère de taux d’intérêt nuls et les défis qui y sont associés. Elle a ajouté qu’en dépit du fait que les entreprises se serrent la ceinture et de la pression anticipée sur la demande et le pouvoir de fixation des prix, les résultats de l’enquête suggèrent des perspectives de résistance pour la plupart des entreprises, prêtes pour une phase de reprise qui élèvera leurs perspectives plutôt que de les affaiblir.

Fidelity International est une société d’investissement axée sur les retraites, qui gère 714,3 milliards de dollars d’actifs pour 2,9 millions de clients.

Cet article a été rédigé par en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.