On voit que la situation globale se détériore chez nos voisins allemands, français et belges. Chez certains, on évoque un reconfinement. Chez d’autres, on durcit les mesures. Comment jugez-vous le contexte luxembourgeois?
– «C’est compliqué de donner une réponse claire. Nous connaissions une situation relativement stable jusqu’à récemment. Avant de constater une augmentation des cas, ces deux dernières semaines. Sans que cela soit dramatique pour autant. J’ai regardé les chiffres de ce mardi et, à mes yeux, ils ne sont pas inquiétants. Mais les jours à venir vont montrer où on va. Généralement, ce sont les chiffres dévoilés le mercredi qui sont ceux où les infections sont les plus hautes. J’attends donc vraiment ceux qui seront dévoilés cette semaine...
Le dernier rapport hebdomadaire de la task force Covid-19 prévoit un pic des contaminations au mois de mai…
«Il existe un risque – que nous n’avons jamais nié – que l’épidémie redevienne exponentielle à un moment. Maintenant, entre un risque et la réalisation de celui-ci, il y a une différence. Le taux d’incidence est reparti à la hausse depuis 15 jours. On voit ainsi une petite détérioration, mais pas ce mouvement exponentiel qui nous inquiéterait fort. Mais il faut surveiller attentivement l’évolution.
Le taux d’incidence est reparti à la hausse depuis 15 jours. On voit ainsi une petite détérioration, mais pas ce mouvement exponentiel qui nous inquiéterait fort.
Et rappeler également que beaucoup de règles sont toujours en place: la limitation à deux personnes lors de visite à domicile, la fermeture des bars et restaurants, la limitation dans les domaines sportif et culturel, le couvre-feu… Il y a beaucoup de contraintes liées aux activités à risque. Ce n’est donc pas comme si nous étions dans une situation ‘libre’ où l’infection pourrait se propager très rapidement. Nous avons déjà pris des précautions qui ont montré qu’elles fonctionnaient. Mais la question, aujourd’hui, est la suivante: est-ce que la situation va continuer à être sous contrôle?
Si l’accélération de l’infection vue ces derniers jours continue, il va falloir, à un moment, redurcir…
«Il est toujours difficile de spéculer… Si une certaine stabilité se maintient, je n’en vois pas la nécessité. Si cela dérape, par contre, on devra passer par là. On sera forcés de le faire.
On attend des livraisons de vaccins de plus en plus importantes pour la fin de ce mois de mars et pour avril. Personnellement, je m’attends à une accélération de la campagne de vaccination.
Le Luxembourg vient de dépasser la barre des 10% de population vaccinée. Quand on voit certains chiffres à l’étranger, cela donne le sentiment qu’on est vraiment à la traîne…
«On parle souvent des États-Unis ou d’Israël, mais ce sont des situations différentes de la nôtre. Quand on fait la comparaison avec nos voisins européens, on se situe dans la bonne moyenne. Et ce qui est très encourageant, c’est qu’on attend des livraisons de vaccins de plus en plus importantes pour la fin de ce mois de mars et pour avril. Personnellement, je m’attends à une accélération de la campagne de vaccination.
Les gens ont l’impression d’entendre cette phrase depuis des semaines, sans qu’on voie cette accélération véritablement se produire…
«Comme on l’a déjà répété, on est dépendant des livraisons vaccinales de l’Europe. Ce n’est pas notre volonté que les gens ne soient pas encore vaccinés. Dès qu’on reçoit une livraison, nous faisons au mieux pour qu’elle soit distribuée le plus rapidement possible.
Si l’Europe a assez tapé du poing sur la table? Je pense que l’Europe a beaucoup tapé du poing.
Il n’y a rien à faire pour que tout cela s’accélère véritablement?
«Non. Nous sommes tous dans la même situation sur le plan européen, dépendants des contrats passés par l’UE. Même si nous voulions effectuer, de notre côté, des commandes séparées, il faut être réaliste et se rendre compte qu’un petit pays comme le Luxembourg n’aurait pas d’impact sur un grand producteur international afin d’être privilégié.
L’Europe a-t-elle assez tapé du poing sur la table?
«Je pense que l’Europe a beaucoup tapé du poing sur la table. Après, on peut toujours se demander s’il y avait moyen de faire encore davantage. Mais honnêtement, les dirigeants européens se sont fortement mobilisés ces dernières semaines.»