«Nous restons optimistes, les entreprises luxembourgeoises sont agiles et résilientes, mais on voit clairement que les coûts vont les marquer durant l’année à venir», explique Carlo Thelen, aux côtés de Christel Chatelain, responsable des affaires économiques à la Chambre de commerce. (Photo: Chambre de commerce)

«Nous restons optimistes, les entreprises luxembourgeoises sont agiles et résilientes, mais on voit clairement que les coûts vont les marquer durant l’année à venir», explique Carlo Thelen, aux côtés de Christel Chatelain, responsable des affaires économiques à la Chambre de commerce. (Photo: Chambre de commerce)

Le directeur de la Chambre de commerce, Carlo Thelen, et Christel Chatelain, responsable des affaires économiques, ont présenté ce jeudi 16 décembre le bilan conjoncturel et les perspectives économiques des entreprises du pays.

«En 2022, pour les entreprises luxembourgeoises: des coûts, des coûts et encore des coûts.» C’est ainsi que la Chambre de commerce prévoit l’année à venir pour les entreprises du pays. «Il y a le coût de l’énergie, avec une flambée des prix au niveau du gaz et du mazout notamment, le coût des matières premières, le coût du travail, les coûts liés à la crise sanitaire, le coût immobilier et de l’(im)mobilité, les coûts liés à la nécessaire transition environnementale, et de possibles coûts liés à l’évolution de la fiscalité internationale», a listé Christel Chatelain, responsable des affaires économiques, ce jeudi 16 décembre lors d’une conférence de presse.

Aux côtés du directeur de la Chambre de commerce, , elle a présenté le bilan conjoncturel et les perspectives économiques des entreprises du pays. 677 entreprises ont été interrogées en octobre dernier dans le cadre du deuxième baromètre de l’économie de l’année 2021. «Nous avons un score global qui retrouve son niveau d’avant-crise, mais l’affluence attendue de l’environnement économique en 2022 sera stable, donc tout peut basculer d’un côté comme de l’autre», précise Christel Chatelain.

Des goulets d’étranglement

«Nous restons optimistes, les entreprises luxembourgeoises sont agiles et résilientes, mais on voit clairement que les coûts vont les marquer durant l’année à venir», explique Carlo Thelen. «Certaines ont trouvé d’autres sources d’approvisionnement, mais il y a clairement un manque de ressources, d’énergies, de matières et de ressources humaines. Mais au final, ces problèmes existaient déjà en 2018 ou 2019, il y a des choses à résoudre au niveau européen, et les entreprises ne peuvent pas répercuter ces difficultés sur les prix, même si elles impactent leur rentabilité et leurs marges, donc peut-être qu’elles décaleront leurs investissements.»

Durant cette année 2021, la Chambre de commerce analyse la reprise dynamique de l’économie mondiale avec du recul. «Elle n’est pas sans poser certaines tensions: goulets d’étranglement sur les chaînes d’approvisionnement, l’offre ayant du mal à suivre le vif rebondissement de la demande mondiale, hausse des prix des matières premières et de l’énergie, le tout aggravé par une situation sanitaire toujours incertaine et fluctuante», pointe Carlo Thelen. «Avec une croissance attendue de son PIB de 7% en 2021, la reprise luxembourgeoise est plus vigoureuse que ce que prévoyaient d’anciens scénarios de prévisions. Néanmoins, de nombreux risques planent donc sur l’économie grand-ducale. Je crois en la capacité de nos entreprises à réagir à ces difficultés. La rareté des ressources pose la question de la ‘sustainability’, il faut faire mieux avec moins, dans un esprit de croissance qualitative.»

10 mesures fiscales phares proposées

L’ensemble de ces coûts entraîne en effet un véritable cercle vicieux: cela fait baisser la compétitivité des entreprises, les investissements s’en retrouvent donc décalés, voire annulés, la diversification de l’économie luxembourgeoise a donc le risque de perdre de la vitesse, et cela a un impact direct sur les recettes fiscales. «Notre question est donc, sans mauvais jeu de mots, les entreprises tiendront-elles le coup en 2022?», poursuit le directeur de la Chambre de commerce.

«Comme il est de saison en cette période, nous formulons donc plusieurs vœux. Celui tout d’abord d’une fiscalité attractive. Nous proposons 10 mesures fiscales phares orientées autour de trois axes majeurs, notamment l’élaboration d’une feuille de route concernant la baisse de l’impôt sur les sociétés vers le taux médian européen de 21%. L’année 2022 doit aussi être l’occasion d’accélérer la digitalisation du secteur public. Et le gouvernement doit avoir une stratégie cohérente de reskilling et d’upskilling».