Entre l’allocation de rentrée et la gratuité des livres, l’État a fait baisser la facture de la rentrée scolaire pour les parents. (Photo: Shutterstock)

Entre l’allocation de rentrée et la gratuité des livres, l’État a fait baisser la facture de la rentrée scolaire pour les parents. (Photo: Shutterstock)

La rentrée scolaire coûte cher... mais combien? Il n’existe aucune étude sur le montant dépensé par les parents au Luxembourg. Tâtonner est le seul moyen d’approcher la réalité.

La maman fait «non» de l’index. La petite fille à la chevelure bouclée trépigne. Scène ordinaire de la rentrée scolaire dans ce supermarché du Kirchberg.

Face aux murs de fournitures scolaires, liste en main, Luisa s’agace devant la réaction de sa fille. «Je préfère acheter des fournitures basiques et un cartable un peu plus spécial ou mettre davantage d’argent dans les habits», explique la jeune maman. «Je n’ai pas vraiment de budget bien précis en tête, mais je ne vais pas faire n’importe quoi!»

Combien coûte la rentrée scolaire de nos enfants? Comme dans la majorité des pays européens, il n’existe aucune étude sérieuse sur cette question. Le Statec et l’Union luxembourgeoise des consommateurs avouent tour à tour n’avoir aucune donnée sur le sujet.

Le seul chiffre qui existe, extrait de l’étude du Statec sur les dépenses des ménages, estime à 97 euros le montant annuel des dépenses d’un ménage en papeterie, sans que cela soit spécifiquement lié à la rentrée scolaire des enfants.

Ce flou n’est pas propre au Luxembourg. Dans la carte ci-dessous, avec l'aide du Réseau des Centres Européens des Consommateurs (ECC-Net),  le Centre européen des consommateurs de Luxembourg a recensé quelques exemples d’initiatives qui sont prises pour approcher cette réalité.

L’exercice est compliqué. Rien que pour les fournitures scolaires, le nombre de références, la marque, le conditionnement et l’endroit où elles sont achetées peuvent amener la facture à varier fortement selon les options prises par les parents.

Mais la rentrée, c’est aussi et surtout la fameuse «tenue de la rentrée», porte d’entrée des amitiés... ou inimitiés. Voire les clubs de sport ou de musique.

195,58 euros pour un enfant de sixième

En Europe, il n’existe qu’une étude «sérieuse», celle que publie chaque année l’organisation Familles de France, depuis 35 ans. Que dit-elle?

- La rentrée d’un enfant de sixième, la première année de collège (la première année de lycée au Luxembourg, ndlr), coûte 195,58 euros, en légère augmentation (+0,95%).

- Le total recouvre 100,36 euros pour les fournitures, 48,02 euros pour les articles de sport et 47,20 euros pour la papeterie.

- À liste identique, les hypermarchés sont les moins chers (180,94 euros) devant les supermarchés (195,18 euros), l’e-commerce (206,41 euros) et les magasins spécialisés (206,41 euros).

Comment sont obtenus ces résultats? Familles de France réalise une liste de 45 références scolaires (17 fournitures de papeterie comme les cahiers et les classeurs, 25 fournitures comme l’équipement de la trousse, le cartable ou la calculatrice et 3 articles de sport) qui devront être assez solides pour tenir un an. 

Cette liste en main, plus de 200 bénévoles ont cette année visité 247 enseignes (60 magasins spécialisés, 85 supermarchés, 91 hypermarchés et 11 enseignes d’e-commerce), pour fournir un relevé de 10.000 prix dans 37 départements français.

Deux mesures du gouvernement

Difficile à reproduire au Luxembourg pour gagner, au mieux, sur la même liste de fournitures, une petite trentaine d’euros.

D’autant qu’il existe deux mesures destinées à aider les familles pour la rentrée.

Le gouvernement a, d’une part, introduit la gratuité des livres scolaires l’an dernier, un gain de 450 euros par an et par enfant, selon le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, . L’initiative a coûté 9,1 millions d’euros au ministère l’an dernier.

Pour ce premier exercice, 35.000 étudiants ont acheté 255.000 livres parmi les 5.000 livres référencés dans le cadre de cette opération.

Pour favoriser le «recyclage» des manuels scolaires, le ministère proposait l’an dernier d’obtenir un bon d’achat de 50% de la valeur neuve d’un livre pour l’achat d’un livre d’occasion. En 2018-2019, la valeur moyenne de ces bons d’achat a atteint 72 euros. Seule différence cette année, ils ne pourront plus servir à acheter des fournitures, mais seulement des livres chez les partenaires de l’opération.

Et, d’autre part, 124.211 enfants ont reçu une «allocation de rentrée scolaire» (2017) pour un montant total de 29,4 millions d’euros. Depuis 2016, cette allocation est uniquement basée sur l’âge de l’enfant: 115 euros quand il a plus de 6 ans et 235 euros quand il a plus de 12 ans et jusqu’à la fin des études secondaires ou 25 ans au plus tard. 48.252 enfants (38,8%) à l’étranger ont reçu cette allocation, qui existe depuis 1986.

Cela veut dire que deux enfants sur trois inscrits à la Caisse d’allocations familiales ont touché cette allocation de rentrée, qu'ils soit résidents ou à l'étranger (majoritairement en France).

À ces deux mesures, il faut en ajouter une troisième, qui n’est pas spécifiquement liée à la rentrée sinon à propos de son début: le chèque-service accueil est un coup de pouce bienvenu pour faire garder ses enfants jusqu’à 12 ans ou pour financer leurs activités musicales, artistiques ou sportives, pour autant qu’elles soient organisées par des prestataires accrédités auprès du ministère de l’Éducation nationale.

49.157 enfants résidents (58,2% de ceux qui pourraient en profiter) et 1.839 enfants de frontaliers y ont eu recours l’an dernier. Si le rapport annuel du ministère ne permet pas de savoir exactement combien le chèque-service accueil coûte, le budget du service de l’éducation et de l’accueil a presque été multiplié par quatre en dix ans et atteint 425 millions d’euros en 2018.

Pour se renseigner sur les aides: .