Quel est le point commun entre un déodorant Balea, une mousse de douche Rituals et un shampooing Cien? Ils viennent tous de Cosmolux, cette filiale du groupe allemand Maxim établie depuis 2001 à Echternach.
«Nous fabriquons tous les produits liquides, de la tête aux pieds», illustre son responsable de site, Jürgen Lutze. Il s’agit aussi bien de marques propres au groupe Maxim, comme Babyheart, Nature Cos, Kaloderma et Miro, mais aussi de marques de distributeurs pour une flopée d’enseignes allemandes, françaises et néerlandaises.
Ce jeudi midi, celui qui est aussi chief technical officer au sein de Maxim Markenprodukte GmbH a officialisé un investissement de 65 millions d’euros en présence de et du ministre de l’Économie, (LSAP).
De 300 salariés actuellement, l’industriel ambitionne de monter à 500 d’ici 2025 grâce à cette expansion. «Le plus grand site du groupe Maxim sera alors ici, au Luxembourg», ajoute Jürgen Lutze.
Priorité au stockage, à l’emballage et à la durabilité
Dans le détail, Cosmolux prévoit 20 millions d’euros pour un nouvel entrepôt de stockage, dont la construction devrait débuter en juin. 10 millions d’euros supplémentaires sont budgétés pour la durabilité de ce nouveau bâtiment, doté d’une toiture verte et d’une isolation renforcée. Le groupe va aussi engager 25 millions d’euros pour de nouvelles machines de remplissage des flacons et bonbonnes, qui sont fabriquées par International Can, une autre filiale établie à Echternach depuis 2013. Toujours en matière de contenants, une enveloppe de 10 millions d’euros est dédiée à la production de nouveaux emballages sur place, de manière à limiter les opérations de transport dans leur acheminement vers l’usine.
La décision a clairement été prise en faveur du Luxembourg, où nous coopérons parfaitement avec les autorités.
Si le groupe Maxim estime être à l’étroit sur l’ensemble de ses cinq sites situés en Allemagne, en France et à Echternach, c’est sur ce dernier qu’il a choisi d’investir. «La décision a clairement été prise en faveur du Luxembourg, où nous coopérons parfaitement avec les autorités et la Commune, qui nous soutiennent si nous voulons créer des emplois», abonde le responsable. Bien que les salaires y sont plus élevés, «les employés sont plus motivés et plus efficaces que dans n’importe quelle autre localisation», ajoute-t-il. 90% de la force de travail provient de l’Allemagne voisine.
Objectif: gonfler la production d’un tiers cette année
En 20 ans, Cosmolux a triplé sa production et ambitionne cette année une croissance d’un tiers pour atteindre 104 millions de produits finis. La moitié d’entre eux sont exportés vers l’Europe, mais aussi les États-Unis, la Chine et l’Australie.
L’an dernier, l’entreprise a vu sa production gonfler de 38%, à près de 78 millions d’unités représentant 20.000 tonnes de produits finis sur un millier de références différentes. Cosmolux représente 20% de la production totale du groupe Maxim, qui comprend Cosmolux, Élysée Cosmétiques, Berlin Cosmetics et Pharma Aldenhoven.
Le principal client de Cosmolux est Lidl, suivi de près par Aldi, mais aussi les enseignes allemandes Rossmann, Rewe, DM et Edeka. L’entreprise produit aussi pour les néerlandais Kruidvat et Hema, sans oublier les français Carrefour et Auchan. Elle développe par ailleurs depuis peu les produits de la marque Rituals, devenue «un client important», au dire du responsable.
Face au Covid-19 qui a bousculé bien des choses, le fabricant de produits d’hygiène corporelle a, pour sa part, surfé sur la première vague avec la fabrication de gel hydroalcoolique. Mais maintenant que le marché est inondé de ce produit, l’approche est différente. «Les gens se lavent davantage les mains et, par conséquent, ils ont besoin de plus de crème pour les mains. C’est une tendance», illustre Jürgen Lutze, qui observe aussi une demande accrue pour les cosmétiques naturels, particulièrement sur le marché allemand.
À Echternach, Cosmolux occupe 15.000m2 de surface industrielle et 1.100m2 dédiés à la recherche et au développement, où cinq des 40 salariés du groupe Maxim sont basés. Le site établi sur les hauteurs de la ville frontalière a d’abord accueilli le chimiste américain Monsanto en 1965, puis, en 1983, c’est le géant français des cosmétiques Yves Rocher qui y a élu domicile. Quatre des 19 chaînes d’emballage du site proviennent d’ailleurs de cet ancien occupant.