Mis en place en 2003, le système d’alerte rapide Safety Gate permet aux autorités nationales de partager des informations sur les articles présentant un danger pour la santé ou la sécurité des consommateurs. La Commission européenne a rendu public, ce jeudi 17 avril, son rapport annuel d’activités.
Forte hausse des alertes
L’année 2024 marque un record historique pour ce dispositif, avec 4.137 notifications enregistrées, soit près du double du volume observé en 2022 et plus de 700 cas supplémentaires par rapport à l’an dernier (3.412 signalements). Pas de quoi en conclure que les produits de notre quotidien sont devenus plus dangereux a priori. Uniquement que les pays européens se sont emparés pleinement de cet outil de signalement.
Cette augmentation s’explique également en partie par l’entrée en vigueur de la nouvelle Réglementation sur la sécurité générale des produits (GPSR) en décembre dernier, qui renforce les exigences en matière de surveillance, de traçabilité et de retrait des produits à risque.
En parallèle, 4.279 actions de suivi ont été entreprises par les États membres, confirmant un système de coopération de plus en plus réactif entre les pays participants, indique la Commission européenne.
Le Luxembourg actif sur le front de la sécurité
Dans ce système interconnecté, le Luxembourg a contribué à la protection des consommateurs européens avec l’émission de 79 alertes en 2024, contre 56 un an auparavant. En parallèle, 71 opérations de suivi ont été entreprises à la suite de signalements émanant d’autres pays.
Pour 2024, les produits les plus fréquemment concernés par ces alertes luxembourgeoises sont les cosmétiques (79% des cas), les véhicules à moteur (11%) et les équipements de protection (11%).
Côté dangerosité, les notifications luxembourgeoises ont principalement porté sur des risques chimiques (53%), des problèmes environnementaux (21%) et des risques de blessures (21%).
Au début de cette semaine, l’Administration de l’environnement luxembourgeoise avait ainsi annoncé le retrait du marché et une interdiction d’utilisation pour 10 encres de tatouage, toutes signalées sur la plateforme Safety Gate, accessible au grand public.
Vigilance accrue sur les cosmétiques
Tous pays confondus, ce sont les cosmétiques (36% des cas) qui ont généré le plus d’alertes en 2024, devant les jouets (15%), les appareils électriques (10%) et les voitures (9%). Une hausse due en grande partie à la détection du butylphenyl methylpropional (BMHCA), un composant synthétique interdit dans l’UE depuis mars 2022 mais encore présent dans de nombreux produits. Le BMHCA peut nuire au système reproducteur et peut provoquer une sensibilisation cutanée.
Coopération internationale
Le dispositif européen continue de jouer un rôle central dans la coopération mondiale pour la sécurité des consommateurs, en lien avec les autorités chinoises, la US Consumer Product Safety Commission et Santé Canada. Le dispositif alimente par ailleurs le portail mondial des rappels de l’OCDE.