La pandémie provoquera un «choc majeur» mais temporaire sur l’économie selon Ursula von der Leyen, qu’il convient d’amortir avec un large soutien aux entreprises comme au secteur de la santé. (Photo : Shutterstock)

La pandémie provoquera un «choc majeur» mais temporaire sur l’économie selon Ursula von der Leyen, qu’il convient d’amortir avec un large soutien aux entreprises comme au secteur de la santé. (Photo : Shutterstock)

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé vendredi un plan de soutien aux entreprises comme aux États membres afin de traverser la tempête.

L’intervention de Mme von der Leyen était très attendue au lendemain d’ – mais qui n’ont pas suffi à rassurer les marchés.

«La pandémie du coronavirus est un choc majeur pour l’économie», a admis Mme von der Leyen en préambule de son discours vendredi. «L’UE doit être déterminée, coordonnée, et unie (…), je suis convaincue que nous pouvons sortir de ce choc.»

Premier jalon: une «flexibilité maximale» en matière d’application des règles budgétaires, à savoir le non-dépassement de 3% de déficit public, et ce afin d’«encourager [les États membres] à prendre toutes les mesures nécessaires, que ce soit dans le transport, le tourisme ou le commerce, par exemple». «L’UE fera preuve de souplesse dans l’application du pacte de stabilité et de croissance», promet-elle.

La Commission prévoit ainsi de dédier 37 milliards d’euros à la lutte contre le coronavirus et ses dommages collatéraux pour l’économie. Des fonds qui devraient toutefois consister en la réorientation de fonds existants. «Ce choc est temporaire, mais il doit être le plus court et le plus maîtrisé possible», a plaidé Mme von der Leyen en précisant que le plan comprenait également une garantie de 8 milliards d’euros de prêts mis à disposition de 100.000 entreprises européennes. Le gouvernement grand-ducal a d’ores et déjà annoncé une afin d’aider les PME à surmonter les difficultés financières dans lesquelles la pandémie pourrait les plonger, à hauteur de 200.000 euros.

Un appel à maintenir le marché unique

La Banque mondiale prévoit de son côté jusqu’à 12 milliards de dollars pour soutenir les systèmes de santé et les économies des pays en développement touchés par le Covid-19. La Chine a débloqué 43 milliards de dollars pour venir en aide à ses entreprises, le Royaume-Uni 35 milliards et l’Italie 25 milliards.

La veille, la cheffe économiste de l’OCDE, Laurence Boone, appelait justement les États à ne pas lésiner sur le soutien à leur économie afin d’absorber le «choc temporaire» perpétré par la pandémie de coronavirus. Et ce en soutenant le secteur de la santé – son personnel et son approvisionnement en masques, en tests, etc. –, mais aussi en empêchant les entreprises de «mettre la clé sous la porte», par exemple en «repoussant les paiements d’impôts, en diminuant certains impôts, tout comme les cotisations sociales». C’est ce qu’a en partie prévu la France et aussi .

Mme von der Leyen a profité de son allocution pour exprimer sa désapprobation alors que certains États membres ont entrepris de fermer leurs frontières, notamment les voisins de l’Italie. «Les interdictions de voyage générales ne sont pas considérées comme très efficaces par l’Organisation mondiale de la santé», a-t-elle déclaré, privilégiant la tenue de contrôles sanitaires. «Le marché unique doit fonctionner et les États ne doivent pas prendre de décision unilatérale.»

Une récession attendue en 2020

Plus tard dans la journée, Marteen Vervey, directeur général d’unité de la Commission européenne, a confirmé les craintes d’une récession. «Nous pouvons dire qu’il est très probable que la croissance dans la zone euro et pour l’UE tout entière va tomber en dessous de zéro cette année et potentiellement considérablement en dessous de zéro», a-t-il avancé. La Commission évalue pour l’instant à 2,5 points de pourcentage l’impact direct de la pandémie sur la croissance du PIB de l’UE, ce qui entraînerait un recul du PIB à -1% en 2020 «avec un rebond substantiel mais pas complet en 2021».

Le 2 mars dernier, l’OCDE estimait déjà que la flambée de l’épidémie de coronavirus partie de Chine pouvait «entraîner un recul de 0,5 point de pourcentage de la croissance du PIB mondial, qui serait ramenée à 2,4% cette année».