Annegret Kramp-Karrenbauer (deuxième à gauche) et François Bausch (deuxième à droite) lors de la réunion de lundi 22 mars. (Photo: SIP / Julien Warnand)

Annegret Kramp-Karrenbauer (deuxième à gauche) et François Bausch (deuxième à droite) lors de la réunion de lundi 22 mars. (Photo: SIP / Julien Warnand)

Les ministres de la Défense luxembourgeois et allemande – François Bausch (déi Gréng) et Annegret Kramp-Karrenbauer (CDU) – ont eu une entrevue, lundi, et évoqué des collaborations possibles dans le secteur spatial, mais aussi pour défendre et protéger le climat.

Annegret Kramp-Karrenbauer, ministre allemande de la Défense, a pris ses fonctions en juillet 2019 après que son prédécesseur, Ursula von der Leyen, est devenue présidente de la Commission européenne. Elle s’est rendue au Luxembourg lundi 22 mars pour une réunion avec son homologue,  (déi Gréng).

Les discussions ont porté sur l’espace et l’observation de la Terre en tant que domaine de la Défense. Le Luxembourg devrait lancer un satellite d’observation de la Terre l’année prochaine, le Parlement ayant donné l’année dernière son feu vert à l’augmentation du budget . Après une révision, le projet lancé sous l’ancien ministre de la Défense  (LSAP) a vu son coût passer de 170 à 309 millions d’euros.

Les ministres ont également discuté de la participation du Luxembourg à l’élément de coordination du soutien Geometoc, un projet dirigé par l’Allemagne visant à améliorer le soutien géospatial, météorologique et océanographique, y compris pour les opérations militaires. Les autres membres sont l’Autriche, la France, la Grèce, le Portugal et la Roumanie.

Autre sujet abordé: la question de la cyberdéfense, quelques semaines seulement après que le Luxembourg a signé une stratégie de cyberdéfense, comprenant un terrain d’entraînement virtuel contre les cyberattaques hébergé par l’Agence de soutien et d’approvisionnement de l’Otan à Capellen.

Engagement de dépenses de l’Otan

Ni le Luxembourg ni l’Allemagne ne respectent l’engagement pris par l’Otan de consacrer 2% de leur PIB aux dépenses militaires, même si l’Allemagne a prévu de consacrer 1,57% de son PIB à l’armée en 2020, ce qui dépasse de loin les 0,6% du Grand-Duché, qui annonce porter ce pourcentage à 0,69% en 2023 et à 0,72% en 2025.

En juillet de l’année dernière, François Bausch avait qualifié cette promesse d’«idiote» pour le Luxembourg, dont le PIB est élevé par rapport à la taille de son armée, qui ne compte qu’environ 400 soldats actifs. Dans le cadre des règles actuelles, il serait impossible pour le Luxembourg d’atteindre l’objectif de 2%, a-t-il déclaré.

Dans un discours prononcé en septembre 2020, le chef de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait déclaré que l’Otan «doit contribuer à freiner le changement climatique», car «le changement climatique rend le monde peu sûr». Un examen stratégique visant à définir l’agenda 2030 de l’organisation est actuellement en cours.

Dans leur déclaration commune, Bausch et Kramp-Karrenbauer ont affirmé qu’«il existe une intention claire de mettre en place les armées des deux pays de telle sorte qu’elles apportent une contribution à la protection du climat tout en restant résilientes et réactives».

Les armées pourraient également soutenir la gestion de l’impact que le changement climatique a déjà, comme les événements météorologiques extrêmes. «Dans ce contexte, François Bausch a demandé que les questions climatiques soient systématiquement incluses dans la sécurité et la défense au sein de l’UE et de l’Otan», précise encore le communiqué.