Emmanuelle Humann, Head of Corporate Social Responsibility. (Photo: Maison Moderne)

Emmanuelle Humann, Head of Corporate Social Responsibility. (Photo: Maison Moderne)

BGL BNP Paribas a été un précurseur en matière de responsabilité sociétale. Dès 2010, la banque a mis en place un département consacré à ce sujet. Aujourd’hui centenaire, elle porte plus que jamais une responsabilité dans ce domaine. Le point avec Emmanuelle Humann, Head of Corporate Social Responsibility.

Quelle est l’importance d’une stratégie RSE pour une entreprise?

Emmanuelle Humann: Au départ, la responsabilité sociétale des entreprises s’inscrivait dans une démarche volontaire. Aujourd’hui, dans un contexte d’augmentation croissante des inégalités et d’urgence climatique, ce n’est plus vraiment une option mais plutôt une nécessité. En 2015, l’Organisation des Nations Unies a publié les objectifs de développement durable avec pour but de mettre fin à la pauvreté d’ici 2030 tout en préservant la planète. En tant qu’entreprise faisant partie d’un groupe mondial, notre action s’inscrit dans ce cadre et nous sommes conscients que les pouvoirs publics ne pourront pas agir seuls. Par ailleurs, nous sommes l’un des principaux employeurs du pays, et fêtons nos 100 ans cette année, nous avons donc un rôle d’influenceur à jouer et nous nous devons de montrer l’exemple.

EH: En 2010, nous avons créé une équipe dédiée exclusivement aux sujets de développement durable. Dès le départ, cette équipe a été rattachée au CEO, ce qui montre la volonté de la banque de porter ces sujets au plus haut niveau. Aujourd’hui, nous avons mis en place une véritable stratégie qui doit se déployer à travers tous les métiers et projets de la banque. Nous sommes très actifs en matière de finance responsable et nous encadrons des , tels que l’agriculture, le nucléaire, l’huile de palme, les gaz et pétrole non conventionnels, la production d’électricité à base de charbon, la défense ou encore le tabac. Pour ces secteurs, le Groupe a défini des politiques imposant la prise en compte d’exigences ESG (défis environnementaux, sociaux et de gouvernance), en plus des critères de performance économique, dans les décisions de financement et d’investissement. Élaborées en concertation avec des experts indépendants, ces politiques publiques s’appliquent à l’ensemble des métiers et pays dans lesquels le Groupe est implanté. En 2017, une trentaine d’opérations a été soumise à notre avis. Pour l’année 2019, nous en totalisons déjà une centaine. Cela démontre une vraie prise de conscience au sein de la banque. L’accompagnement des entreprises vers des projets éthiques est aussi une opportunité de business et un moyen de préserver notre réputation. C’est pourquoi nous organisons aussi des formations au sein de la banque et accompagnons les divers métiers dans le lancement de produits responsables.

Par quelles actions concrètes se traduit la stratégie RSE de BGL BNP Paribas?

EH: L’une de nos premières mesures a été la mise en place de l’incubateur pour start-up  en 2012, dans le but d’influencer la dynamique entrepreneuriale du pays. Microlux est un autre projet emblématique. Il s’agit de la première et de la seule institution de microfinance au Luxembourg, qui permet d’accorder des microcrédits à des porteurs de projets entrepreneuriaux. Depuis sa création en 2016, le projet a permis la création de 58 entreprises et de 80 emplois. Act for impact est une autre initiative qui permet d’accompagner les entreprises sociales grâce à nos compétences internes. Le projet HELP2HELP vise à valoriser l’engagement des salariés qui servent l’intérêt général. Grâce à cette initiative, nous avons soutenu 240 projets pour le compte de 80 associations, à hauteur de 700.000 euros. En interne, nous avons décidé de supprimer les plastiques à usage unique (gobelets de café, etc.). Enfin, notre département est chargé d’organiser la conférence de clôture du centenaire de la banque sur le thème du développement durable, qui aura lieu le 12 novembre.

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