9% des Européens, soit près d’un sur dix, ont déclaré avoir été induits en erreur et avoir acheté des produits de contrefaçon. (Photo: Shutterstock)

9% des Européens, soit près d’un sur dix, ont déclaré avoir été induits en erreur et avoir acheté des produits de contrefaçon. (Photo: Shutterstock)

Les produits de contrefaçon représentaient l’an passé 6,8% des importations de l’Union européenne. Pour un montant de 121 milliards d’euros. 7% des Luxembourgeois ont acheté de la contrefaçon à leur insu. 

S’il y a bien un domaine qui ne connaît pas la crise (sanitaire), c’est bien celui de la contrefaçon. Selon une étude menée par l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO), le commerce de produits illicites issus de la contrefaçon se porte comme un charme. Les nombreux achats en ligne effectués par les consommateurs (selon Eurostat, plus de 70% des Européens en ont effectué en 2020) ces derniers mois n’y sont évidemment pas étrangers. 

Les médicaments valent des milliards

Selon cette étude, les contrefaçons représentent 6,8% des importations de l’Union européenne, pour une valeur totale de 121 milliards d’euros. Tous les secteurs sont touchés, des cosmétiques aux jouets, en passant par le vin, les boissons, l’électronique, les vêtements, et même des pesticides.

Mais ce qui a peut-être bien le plus marqué ces derniers mois, c’est la contrefaçon dans le domaine des médicaments, tels que les antibiotiques et les antidouleurs. Sans oublier le matériel médical, à l’image des masques chirurgicaux. En tout, le commerce de la contrefaçon dans l’industrie pharmaceutique est évalué, mondialement, à plus de 4 milliards d’euros. Mais c’est forcément au niveau de la santé et de la sécurité des consommateurs que c’est le plus dommageable…

9% des Européens, soit près d’un sur dix, ont déclaré avoir été induits en erreur et avoir acheté des produits de contrefaçon. Côté luxembourgeois, on se situe en dessous de cette moyenne, à 7%. La Bulgarie (19%) et la Suède (2%) représentant les deux extrêmes au sein de l’UE. Et selon l’étude, un tiers des Européens (33%) se sont déjà interrogés sur l’authenticité d’un produit dont ils avaient fait l’achat.

Les PME luxembourgeoises fortement touchées

«La propriété intellectuelle est l’un des actifs les plus précieux de l’Europe et constitue un pilier majeur de son rétablissement économique et social, en particulier pour les petites entreprises. La crise du Covid-19 a attiré l’attention sur le problème de la criminalité en matière de propriété intellectuelle en raison de la hausse du nombre de médicaments et de produits médicaux de contrefaçon, qui constituent un facteur aggravant pour la santé et la sécurité des citoyens», a commenté Christian Archambeau, directeur exécutif de l’EUIPO. 

La criminalité en matière de propriété intellectuelle (PI) est une activité très lucrative qui implique des groupes criminels organisés. À titre d’exemple, les fournisseurs de contenus télévisés illicites sur internet, comme la très répandue IPTV, engrangeraient des recettes de près de 1 milliard d’euros par an…

Selon l’EUIPO, qui se base sur une étude datant de 2019, les PME paient un lourd tribut à la contrefaçon, puisqu’une petite ou moyenne entreprise sur quatre en Europe affirme avoir été victime d’atteintes à la PI. Et 38,9% de ces atteintes concernent les seules PME luxembourgeoises! 

Les entreprises détenant des droits de PI (DPI) tels que des marques ou des brevets ont fait état d’une perte de chiffre d’affaires (33%), d’une atteinte à leur réputation (27%) et d’une perte de leur avantage concurrentiel (15%) en raison d’une violation de leurs droits.