«Il aide l’avocat à rédiger le contrat.» Dernier véritable jour de travail pour la majorité de l’économie luxembourgeoise, en ce vendredi 22 décembre, le head of Allen&Overy Luxembourg, , prend le temps de présenter le nouvel outil dopé à l’intelligence artificielle que 1.000 des avocats du cabinet utilisent déjà. «Quand vous négociez un contrat, il y a des décisions que votre client doit prendre, des décisions stratégiques et le jugement humain sera toujours indispensable mais il faut rédiger le document. C’est là que ContractMatrix intervient.»
«Ça permet d’être beaucoup plus efficace, parce que cela permet de rédiger, d’amender ou d’ajuster des clauses, grâce à l’IA», explique-t-il. «Cela s’appuie à la fois sur Harvey mais aussi sur Microsoft Azure OpenAI. Ce n’est pas parfait mais chaque contrat est revu et qualifié par un avocat qui va valider le conseil donné. L’outil n’est pas en autopilote. Il peut y avoir des hallucinations, des réponses qui ne sont pas correctes.»
«Une année plus tard, nous avons encore pris de l’avance», dit-il encore. «Le travail de l’avocat reste essentiel. C’est un outil qu’il utilise et qui va augmenter son efficacité à moyen terme. L’avantage essentiel est que l’avocat peut se concentrer sur les questions stratégiques les plus importantes pour son client.»
«Nous avons des ‘’benchs’’, des bases de données de précédents pour différents types de contrats. Nous les avions déjà avant et nous les utilisions. Maintenant, elles sont dans le système. L’IA va vous aider à identifier des tendances de marché qu’on peut utiliser dans le cadre de négociations. Par exemple, vous travaillez sur une transaction de financement et vous agissez pour le prêteur. Vous avez une clause et vous demandez à votre outil de le rendre un peu plus ‘’lender friendly’’, plus protecteur du prêteur. Il va vous faire une proposition de texte pour affermir un certain nombre de conditions requises pour que la clause se déclenche dans l’intérêt du prêteur. Même sur la partie rédactionnelle, cela peut être une source d’inspiration pour l’avocat.»
Vendu sous licence à des clients
«Aujourd’hui, un contrat est déjà soumis à un droit. Peu importe le droit applicable, vous pouvez toujours utiliser l’outil. Il va vous faire des propositions de texte à partir de bases de données soumises au droit britannique ou au droit luxembourgeois. Le point de départ est toujours le droit applicable. Ça ne changera rien à ce qui se passe aujourd’hui. Par contre, ce qu’il faut peut-être comprendre, dans certains domaines du droit, surtout dans le domaine du financement, toutes les grandes transactions internationales, peu importe où elles se passent, elles sont sous le droit anglais. Londres s’est développée comme centre financier mais aussi comme hub du droit.»
«L’environnement est complètement sécurisé par rapport à nos données et éventuellement à des données clients qui seraient dedans. Nous effectuons toujours des tests pour vérifier la préservation des données. La confidentialité des informations est très importante pour tout cabinet d’avocats. Nous sommes soumis à la confidentialité des données. Le produit a été soumis à des évaluations tierces pour vérifier que ses standards correspondent aux nôtres. Microsoft est aussi un des top players sur le marché, ils ont toute la panoplie des solutions pour que les produits soient sécurisés.»
La solution d’Allen&Overy a déjà été vendue, sous licence, à des clients externes. «C’est un logiciel. Le client pourra utiliser le logiciel dans le contexte de ses propres bases de données, à partir de ses précédents ou de ses templates à lui!», explique encore Patrick Mischo. «Il y aura du conseil, de l’entraînement et de la réponse aux besoins des clients. Comme nous, ils ont amené à des questions juridiques. Comme nous, ils sont amenés à rédiger des contrats.»