Ces dernières années, et davantage depuis la crise du Covid, nous assistons à un basculement d’un monde physique vers un monde numérique. «Nous sommes aujourd’hui à une époque charnière. Si nous regardons l’histoire, la première révolution industrielle reposait à la fin du 18e siècle sur une ressource clé: le charbon. Au 19e siècle, la deuxième concernait quant à elle le pétrole. Si la troisième révolution (les TIC) a débuté dans les années 1960 et nous impacte encore, la quatrième s’annonce déjà et sera un véritable tsunami. La ressource clé concerne l’or noir de demain: la donnée», précise Yves Reding, CEO d’EBRC.
Ces dernières années, nous assistons à un basculement d’un monde physique vers un monde numérique.
Si ce changement offre des opportunités dans les secteurs clés (mobilité, finance, énergie, villes intelligences, santé, agriculture, etc.), il présente également des points faibles. En témoigne le secteur de la santé qui sera fortement digitalisé et robotisé, du parcours du patient, en passant par les analyses jusqu’aux opérations. Des algorithmes de plus en plus puissants permettront de meilleurs diagnostics pour détecter certains cancers et garantir leur prise en charge. L’Intelligence artificielle sera omniprésente dans la prévention, le diagnostic, le traitement et le pronostic. D’ici quelques années, ces processus seront entièrement numérisés ce qui n’est pas sans risque, par exemple vis-à-vis des cyberattaques.
La digitalisation, une opportunité à saisir
Si la digitalisation est rapide, elle reste désordonnée. «En mars 2020, la crise du Covid-19 a révélé que l’Europe avait perdu son autonomie par rapport à des produits de base essentiels dans la santé: masques, aspirines, respirateurs. Si le digital a sauvé l’économie pendant cette crise, l’Europe a brutalement pris conscience de la totale dépendance de son écosystème digital aux géants américains et chinois. Elle ne constitue pas une puissance digitale, car elle a raté la première vague de digitalisation».
Une deuxième vague de digitalisation est à venir et porte sur une explosion de la quantité de data, via l’internet des objets. Aujourd’hui, il existe plus de 40 ZB de données sur terre. En 2035, il y en aura 2.000. Manquer cette opportunité n’est pas permis. «Nous constatons depuis deux ans une très forte volonté de reprise en main par la Commission européenne, avec une vague de régulation sans précédent, comme le Data Service Act, le Data Market Act, le Data Act et l’ambitieux Artificial Intelligence Act. En parallèle de cette approche top-down, l’écosystème européen s’est mobilisé via le projet Gaia-X (approche bottom-up). La guerre en Ukraine a renforcé l’urgence de mettre sur pied une véritable souveraineté digitale européenne».
Bâtir un écosystème de confiance
Le projet Gaia-X a vise à construire un écosystème digital de confiance européen basé sur des valeurs d’ouverture, de transparence, de portabilité, d’interopérabilité et de souveraineté. Comme le précise Yves Reding, le bas du X de Gaia-X concerne l’infrastructure des données et leur hébergement. «Il faut construire une fédération de clouds européens de nouvelle génération régulée et fondée sur ces valeurs européennes.
Il faut construire une fédération de clouds européens de nouvelle génération régulée et fondée sur ces valeurs européennes.
Le haut du X désigne de son côté les espaces de données. «L’intérêt de cet or noir en tant que ressource est de rassembler les données, les connecter et les partager en toute sécurité pour en tirer de la valeur. Dans le domaine médical, cela permettra d’anticiper des maladies et épidémies, de mieux les combattre et innover. Mais, communiquer ces données sensibles requiert de la confiance». Le défi du cloud est donc de permettre aux entreprises, services publics, associations de les partager dans un environnement de très haute confiance et donc garantir leur sécurité et la vie privée.
Concilier cloud et données sensibles
C’est dans cette même optique de construction d’un écosystème digital/cloud de confiance que s’inscrit EBRC. «Dans notre nom, nous retrouvons le E de European et le R de Reliance. Le volet européen est particulièrement important pour nous, car notre ambition est de devenir un centre d’excellence et de confiance digital européen dans la gestion et la protection d’informations sensibles».
Il y a plus de dix ans, l’entreprise a mis en place son Trusted Cloud Europe. «Nous avons ciblé les clients sensibles avec des opérations critiques et issus de secteurs ultra régulés: FinTech, RegTech et HealthTech. Cloud et données sensibles ne sont pas incompatibles, mais il faut mettre fin au far-west digital actuel. Opportunités et menaces doivent être alignées pour créer cet espace de confiance hautement régulé, sécurisé et transparent. EBRC vise d’ailleurs le futur Gaia-X Label 3, le plus haut niveau de compliance. Il garantit non seulement une très haute sécurité, mais également que toutes les opérations cloud et données sont gérées en Europe. Enfin, il assure aux clients une totale immunité contre des législations extraeuropéennes, comme le Cloud Act US auquel sont soumis les hyperclouds US.» Ce cloud européen ouvert, prônant régulation et protection a valu à EBRC des récompenses luxembourgeoises et internationales. «Nous avons obtenu fin avril 2022 à Monaco un troisième award international d’excellence de cloud provider européen, soulignant notre engagement pour un cloud de confiance», conclut Yves Reding.