Les constructeurs et développeurs les plus importants du pays font part de leur avis sur les mesures concernant le logement.  (Photos: Guy Wolff)

Les constructeurs et développeurs les plus importants du pays font part de leur avis sur les mesures concernant le logement.  (Photos: Guy Wolff)

Suite à l’accord de coalition du nouveau gouvernement, les constructeurs et développeurs les plus importants du pays font part de leur avis sur les mesures concernant le logement.

Éric Lux, président du conseil d’administration d’IKO Real Estate

Éric Lux pose dans les anciens bâtiments de Rout Lëns, à Esch-sur-Alzette. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Éric Lux pose dans les anciens bâtiments de Rout Lëns, à Esch-sur-Alzette. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

«Pour une politique efficace du logement, le gouvernement devra adopter des mesures à long terme, dépassant la réponse immédiate à la crise. Cela implique la simplification des procédures, et surtout la promotion d’une culture d’urbanisme négocié, de même que le recours aux partenariats public-privé. Cette approche a été couronnée de succès dans la revalorisation du site Rout Lëns à Esch-sur-Alzette, démontrant la possibilité de concilier intérêt général et contraintes du secteur privé.»

Louis-Marie Piron, administrateur délégué du Groupe TP Luxembourg

Louis-Marie Piron, à l'entrée de l'entreprise Thomas Piron à Windhof. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Louis-Marie Piron, à l'entrée de l'entreprise Thomas Piron à Windhof. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

«Nous saluons l’ensemble des mesures annoncées en faveur du logement. Notamment, l’augmentation des plafonds et avantages, ainsi que la diversification des aides actuellement en vigueur pour les acquéreurs-occupants, mais aussi les mesures favorisant le retour des investisseurs sur le marché de l’investissement locatif. Ces actions, si elles sont prises à court terme, devraient permettre de relancer les ventes de logements construits ou en cours de construction. Cependant, pour redynamiser réellement le marché immobilier au sens large et répondre aux besoins des résidents, il y aurait lieu d’élargir certaines mesures envisagées (densification des logements/hectare), d’ouvrir certaines mesures à tout type de logement et ne pas les restreindre aux logements abordables ou encore de favoriser les partenariats avec le secteur privé pour augmenter l’offre de logements dits ‘intermédiaires’ (principe du système Pinel en France). Enfin, il nous semble essentiel d’agir rapidement et de manière ciblée afin de soutenir le secteur de la construction pour qui les bénéfices de ces mesures sont indirects et différés dans le temps.»

Jacques Brauch, administrateur délégué de Soludec

Jacques Brauch, devant le lotissement Edward. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Jacques Brauch, devant le lotissement Edward. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

«1. Confrontées au quasi-arrêt du marché résidentiel, et au très faible volume de commandes publiques ou privées, les entreprises offrent leurs travaux en dessous du prix de revient. C’est grave, et se révélera certainement néfaste. 2. En faisant la distinction entre entreprises de construction et promoteurs, on évitera les amalgames polémiques, pour ensemble rechercher des solutions. 3. Mesures fiscales à décider immédiatement: enregistrement/amortissement accéléré/TVA réduite. 4. Soludec s’engage à construire chaque année le même nombre de logements que la SNHBM conformément au prix par mètre carré et au cahier des charges fixés par le ministère du Logement. L’État et les communes mettront le terrain à disposition – Soludec agira comme développeur en design & build.»

Jean-Marc Kieffer, président du CA de CDCL Groupe

Jean-Marc Kieffer sur le chantier Skyparc. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Jean-Marc Kieffer sur le chantier Skyparc. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

«Face à la gravité de la double crise du logement et de la construction, et dans un contexte de coût du capital élevé, l’interventionnisme annoncé par le nouveau gouvernement en termes de simplification et d’accélération des procédures d’autorisation de nouveaux projets, pour autant qu’il soit transministériel, rapide et réel, est globalement louable. Pour autant, il sera important que les mesures annoncées par le nouveau gouvernement pour le secteur du logement soient adoptées rapidement afin que la construction des projets résidentiels disposant d’une autorisation de bâtir puisse être entamée à brève échéance, et ce au bénéfice des futurs occupants, qu’ils soient propriétaires ou locataires. Par ailleurs, en facilitant l’accès au financement bancaire au moyen de garanties d’État, de subventions d’intérêts, etc. d’une part, et en renonçant aux droits d’enregistrement sur la quote-part construction, d’autre part, les acquéreurs-occupants pourraient plus facilement accéder à la propriété immobilière.»

Laurent Olmedo, administrateur de Creahaus

Laurent Olmedo, dans les bureaux de Creahouse. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Laurent Olmedo, dans les bureaux de Creahouse. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

«Les mesures prises envers les inves­tisseurs vont dans le bon sens. L’augmentation du taux de l’amortissement accéléré et l’allongement de la durée sont un signal fort. La créa­tion d’un nouveau crédit d’impôt Bëllegen Akt, à des fins d’investis­se­ment dans le logement locatif pour les personnes physiques, est également une bonne mesure. Le plafonnement de ces mesures est néanmoins un frein. Si nous voulons une réelle relance du secteur, il faut supprimer tout plafonnement. Par ailleurs, il manque clairement la TVA à taux réduit pour les investisseurs, une subvention d’intérêts pour les primo-accédants et la volonté claire d’associer le secteur privé. Les promo­teurs privés doivent pouvoir contribuer à l’effort collectif non seulement en cédant des terrains pour les logements à coûts modérés, mais également en les réalisant et en les gardant en patrimoine. Nous avons la capacité de réaliser des logements à coûts modérés de manière plus ra­pide et moins cher qu’un organisme public. Avec mes confrères, nous sommes clairement disposés à garder ces objets en patrimoine sur une très longue durée, et ainsi créer du logement locatif abordable pour tout le monde.»

Marc Giorgetti, co-CEO de Félix Giorgetti

Marc Giorgetti sur le chantier GridX à Wickrange. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Marc Giorgetti sur le chantier GridX à Wickrange. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

«Il n’y a pas UNE mesure qui est plus importante que les autres, mais c’est surtout le fait que le nouveau gouvernement semble vouloir aborder le sujet de manière plus intégrée qui me plaît. La possibilité qui sera accordée aux entreprises de créer des logements pour leurs salariés est très importante pour l’économie en général, car elle permettra d’attirer la main-d’œuvre, qui risque de manquer dans les prochaines années. Toutefois, il manque un engagement formel et inconditionnel de la main publique à développer ses propres terrains au plus vite! Pourquoi? Mais parce que ces terrains ont été payés avec l’argent du contribuable (salariés et entreprises) sans qu’ils ne rapportent rien pour la collectivité… actuellement!»

Paul Nathan, directeur technique de Poeckes et vice-président de la Chambre des métiers

Paul Nathan, aux ateliers Poeckes à Rumelange. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Paul Nathan, aux ateliers Poeckes à Rumelange. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

«Il est crucial que toutes les mesures annoncées soient déployées à court terme. Actuellement, avec le ralentissement de l’activité économique, le secteur de la construction risque de perdre environ 4.600 salariés qualifiés, si ces mesures ne sont pas implémentées à très courte échéance. Cette situation risque d’entraver le développement de notre pays qui devra impérativement augmenter le nombre de logements et moderniser ses infrastructures. Malheureusement, dans le présent accord de coalition, il manque tout engagement sur les délais de déploiement des mesures annoncées. Un autre problème fondamental réside dans le financement des biens immobiliers. Dans ce contexte, les taux d’intérêt des banques jouent un rôle primordial. Afin de faciliter l’accès à la propriété, il faudrait trouver, avec les banques, d’autres mesures pour pouvoir baisser les taux d’intérêt des emprunts, et augmenter par-là la capacité de financement des ménages, tout en évitant le surendettement.» 

Roland Kuhn, administrateur délégué de Kuhn Construction

Roland Kuhn, devant le bâtiment rue Stumper. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Roland Kuhn, devant le bâtiment rue Stumper. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

«L’augmentation prévue du taux d’amortissement accéléré de loge­ments construits en vue de leur location est une mesure importante pour stimuler le marché de la cons­truction à court terme. Il faudrait cependant faire abstraction de plafonner le montant total de cette mesure fiscale mise en place pour une période transitoire d’une durée de 12 mois. Afin de permettre aux entreprises de construction de constituer des stocks de logements et de ne pas ralentir la cadence de construction, le gouvernement devrait abolir les frais d’enregistre­ment de 7% sur la quote-part construction déjà réalisée. Dans le cas contraire, les acheteurs qui achètent une maison de stock doivent payer des frais d’enregistrement sur la quote-part terrain et sur la quote-part construction. Il faudrait également réduire le taux de TVA applicable à la construction de logements destinés à location.»

 Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de paru le 12 décembre 2023. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.  

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