Lire le contrat peut paraître un conseil tout bête, mais souvent, «on ne lit pas tous les termes». L’existence d’une franchise ou d’un plafond trop bas risque d’occasionner un reste à charge qui pourrait bien gâcher vos vacances.   (Photo: Shutterstock)

Lire le contrat peut paraître un conseil tout bête, mais souvent, «on ne lit pas tous les termes». L’existence d’une franchise ou d’un plafond trop bas risque d’occasionner un reste à charge qui pourrait bien gâcher vos vacances.   (Photo: Shutterstock)

Obligatoire dans certains pays seulement, l’assurance voyage qui couvre notamment les frais de santé à l’étranger doit faire l’objet d’une attention particulière pour éviter les mauvaises surprises en cas d’incident pendant le voyage. Le CEC et l’Aca donnent quelques conseils pour la choisir en toute connaissance de cause. 

Avant Covid, les choses étaient plus simples. L’assurance voyage qui couvre notamment les frais de santé à l’étranger et propose une assistance était obligatoire seulement dans six pays: la Russie, la Chine, l’Algérie, la Mongolie, l’Arabie saoudite et Cuba.

Mais depuis la pandémie, d’autres pays ont rejoint la liste de ceux qui l’exigent. Dans certains cas où un visa est exigé, l’attribution de ce dernier peut en dépendre. Dans d’autres pays, comme les États-Unis, elle n’a pas de caractère obligatoire mais est très fortement conseillée. «Nous ne disposons pas de liste des pays dans lesquels elle est obligatoire. C’est du cas par cas, il faut regarder pour chaque pays. Le mieux est de se rendre sur les sites officiels des ministères», conseille Julie Jasson, juriste du Centre européen des consommateurs de Luxembourg (CEC). 

Bien regarder les plafonds de remboursement 

Mais alors comment choisir la bonne assurance voyage? Quels sont les critères importants à étudier? , administrateur délégué de l’Association des compagnies d’assurances et de réassurances (Aca) livre quelques éléments de réponses et des conseils. «Pour l’UE, ce n’est pas vraiment une question car notre sécurité sociale est reconnue dans toute l’Europe», annonce-t-il. En revanche, disposer de la carte européenne d’assurance maladie sur soi facilitera toujours les choses en cas d’accident ou de blessure. 

La CNS indique qu’«entre le moment de la demande de la Carte européenne d’assurance maladie et sa livraison, il faut compter au maximum trois semaines». (Photo: Shutterstock)

La CNS indique qu’«entre le moment de la demande de la Carte européenne d’assurance maladie et sa livraison, il faut compter au maximum trois semaines». (Photo: Shutterstock)

Première question à se poser selon Marc Hengen: «Il faut déjà voir quelles garanties sont proposées dans l’assurance, quels sont les plafonds de prise en charge et savoir si des garanties supplémentaires sont nécessaires», indique ce spécialiste. Par exemple, l’assurance peut tout à fait vous couvrir pour vos vacances, mais pas forcément pour des activités jugées périlleuses, comme la plongée, le ski, qui peuvent exiger parfois de souscrire des garanties supplémentaires. 

«Il est très important de se mettre d’accord sur ce qui est assuré, et regarder les limites et les exclusions. Il faut bien vérifier que le pays visité soit couvert par l’assurance. Il y a des formules européennes et mondiales, il faut donc regarder l’étendue territoriale d’abord, et bien sûr les sommes assurées», répète-t-il

Mais comment estimer les dépenses de santé dans un pays que l’on ne connait pas et donc opter pour la meilleure assurance qui soit? «Oui, c’est difficile à estimer, mais il faut toujours prévoir au plus grand», pense-t-il. Autre question qui se pose: quand la souscrire? Pour les assurances de type couverture médicale, il n’y a pas de délai minimal pour souscrire. Évidemment, mieux vaut s’y prendre au plus tôt, «il faut toujours préparer cela au plus tôt, au moment de la réservation par exemple». 

Votre carte de crédit peut vous assurer, dans certaines conditions

Certaines mentions sont obligatoires. L’assureur ou son intermédiaire doit bien détailler tout ce qui a été cité plus haut. «Ces éléments sont fournis, mais parfois, on n’y apporte pas l’attention nécessaire. Pourtant ce sont des informations qui peuvent aider à choisir la bonne assurance. Trois interlocuteurs peuvent être de mise: son assureur habituel, celui qui vous vend le voyage, et il y a parfois des cartes bancaires qui incluent une assurance, à condition que l’on paie le voyage avec cette carte bleue». Mais celle-ci suffira-t-elle? «Cela dépendra des cartes. Les cartes qui coutent le moins en cotisation annuelle offriront forcément une couverture plus basse. Le mieux c’est de comparer avant de souscrire», répond-il.

Sur la question du prix, Marc Hengen indique qu’il est «difficile de donner un montant», cela dépend des garanties, de l’assureur, de la durée du voyage et de la destination. Mais en général, plus le système de santé est coûteux dans le pays visité, plus le prix de l’assurance grimpera. Tout comme le fait d’ajouter des garanties spécifiques pour des activités particulières, comme les sports extrêmes par exemple. 

Pour un départ en famille, il est tout à fait possible de souscrire une assurance pour toute la famille. «Le plus rationnel, c’est de prendre pour tous les membres de la famille, souvent on raisonne en termes de ménages, de personnes vivant sous le même toit.» Dans certains cas, elles peuvent aussi proposer une protection pour les bagages ou le vol des appareils électroniques. 

Attention, des franchises et des exclusions sont possibles. «Parfois, il y en a, parfois non. Cela dépendra des contrats. Parmi les exclusions, il s’agit souvent de cas de force majeure comme des événements de guerre, des émeutes.»

En Europe, pas une mauvaise idée non plus…

«Même en Europe, il peut y avoir un intérêt à prendre une assurance voyage, pour d’éventuels frais médicaux supplémentaires, au-delà de ce que la caisse rembourserait? Par exemple dans un autre pays d’Europe, la CNS remboursera, mais sur la base de ce qu’elle rembourserait au Luxembourg, ce qui peut parfois occasionner un “vide” de remboursement», ajoute Marc Hengen. 

Différente de l’assurance voyage, l’assurance annulation comporte elle quelques différences. «Par exemple, ce type d’assurance vous couvrira pour une maladie non déclarée au moment de la réservation, pas parce que vous n’avez plus envie d’y aller ou pour des raisons autres. Pour les assurances annulation de voyage, sont souvent exclues les maladies pour lesquelles on souffre déjà.»  «C’est aussi la mode de louer des logements de vacances, il faut aussi savoir jusqu’où va la responsabilité du locataire, et dans quelle mesure ces maisons de villégiatures sont couvertes par le propriétaire», souligne encore Marc Hengen. 

Pour résumer, «il n’y a pas une seule façon de faire pour bien choisir son assurance voyage, il faut poser des questions, ne pas trop se précipiter, bien prendre le temps de regarder les garanties et comparer.»