Paul Bisenius,   le directeur général , et la vingtaine de salariés de la Menuiserie Fellens qui a droit à un jour de congé bonus la semaine de leur anniversaire. (Photos: Menuiserie Fellens. Montage: Maison Moderne)

Paul Bisenius,  le directeur général , et la vingtaine de salariés de la Menuiserie Fellens qui a droit à un jour de congé bonus la semaine de leur anniversaire. (Photos: Menuiserie Fellens. Montage: Maison Moderne)

Pour fidéliser les talents ou en recruter de nouveaux, certaines entreprises n’hésitent pas à accorder des avantages supplémentaires à leurs salariés. Sept d’entre elles en dressent le bilan cet été pour Paperjam. Ce mardi, la Menuiserie Fellens nous parle de son congé d’anniversaire.

Une l’avait demandé, mais elle n’a pas atteint les 4.500 signatures nécessaires à la tenue d’un débat public sur le sujet. Toutefois, la menuiserie Fellens l’a fait et a accordé un jour de congé à ses salariés pour son anniversaire.

Le concept: un jour off pour un gâteau

Il ne doit pas obligatoirement être posé le jour même, mais «plus ou moins une semaine après la date d’anniversaire» de l’employé, résume le directeur général de l’entreprise, Paul Bisenius. «Si l’anniversaire d’un ouvrier tombe pendant le congé collectif, il pourra prendre sa journée la semaine du retour ou prolonger ses vacances d’un jour.» Le jour off s’accompagne d’une «contrepartie». Le salarié qui fête son anniversaire devra apporter quelque chose à ses collègues: gâteau, croissants… «Ce vendredi, un ouvrier qui fêtait son anniversaire lundi va ramener des grillades. On n’oblige personne à dépenser beaucoup d’argent. Il va acheter deux ou trois paquets de viande et nous, des caissons de bière», illustre-t-il. Le but étant avant tout de «renforcer l’esprit d’équipe» pour la vingtaine de salariés.

En place depuis environ un an, cette opportunité a séduit tous les employés, selon le directeur. «Nous avons une bonne équipe, personne ne dit “je ne veux pas participer.”»

Combien cela coûte-t-il à l’entreprise?

«Si on prend 22 jours de congés supplémentaires, cela nous coûte entre 3.000 et 3.500 euros par an».

Qu’est-ce que cela rapporte?

Paul Bisenius ressent la plus-value de la mesure dans «l’esprit d’équipe qui augmente». Mais aussi au niveau du taux d’absentéisme. Entre 2,34% et 2,96% de 2019 à 2020, il a grimpé à 6,39% au premier semestre 2021, puis 8,64% au second et 7,16% au premier semestre 2022. Avant de redescendre à 2,09% pendant les six derniers mois de 2022. Même si des tas d’autres facteurs ont pu jouer, à la hausse comme à la baisse, sur ces données.

En outre, «les gens sont motivés, aiment faire leur boulot et le font plus vite».

Quel bilan en tirer?

«Pour les 3.000 à 3.500 euros que nous investissons, le retour est beaucoup plus important».

D’autres mesures pour le bien-être…

Le jour de congé d’anniversaire n’est pas la seule mesure mise en place par l’entreprise pour fidéliser sa main-d’œuvre. «Si quelqu’un a besoin d’une camionnette le week-end, nous lui prêtons. Lorsque le prix du carburant a augmenté, nous avons offert des cartes essence à notre personnel.» À l’inverse, «je sais que si j’ai une urgence un samedi soir, je n’aurai qu’à envoyer un message et j’aurai plusieurs volontaires».

À plus long terme, l’entreprise travaille à la mise en place d’un système où chaque employé pourra décider de son revenu et de son degré de flexibilité. «Ce sera une sorte de matrice. Tous les salariés recevront une liste avec différents salaires: 3.000, 3.500… Et des nombres de jours de congés: 25, 30, 35… Avec un nombre de points, qu’ils pourront ensuite placer comme ils le souhaitent». S’ils en «utilisent» beaucoup dans le salaire, pour gagner le maximum d’argent, il leur en restera moins pour les congés. Alors que quelqu’un qui veut travailler moins d’heures par semaine aura moins de points pour le salaire.

Ce système ne devrait pas voir le jour avant «un an», estime le directeur. Le temps de l’élaborer au mieux pour arriver à une situation «gagnant-gagnant».