En moyenne, les hôtels en ville sont occupés à 25-32%, selon l’Horesca. (Photo: Shutterstock)

En moyenne, les hôtels en ville sont occupés à 25-32%, selon l’Horesca. (Photo: Shutterstock)

Après une légère reprise cet été, les annulations se multiplient de nouveau dans les hôtels du pays depuis que de nouvelles restrictions ont été adoptées en Europe. Ils jonglent entre chômage partiel et baisse des prix pour survivre. L’Horesca espère une participation aux charges fixes.

Quand l’Europe se confine, ce sont des voyageurs en moins qui logent dans les hôtels luxembourgeois… Et les établissements du pays ressentent les effets de cette seconde vague.

«On voit venir un grand nombre d’annulations», témoigne , secrétaire général de l’Horesca (Fédération des hôteliers, restaurateurs et cafetiers). Elles concernent aussi bien les congés de la Toussaint que la clientèle business. En moyenne, il constate un taux d’occupation situé entre 25 et 32% dans les hôtels en ville, qui peut descendre à 10% chez certains. «La situation est grave. Normalement, à cette époque, on tourne autour de 75-78%», compare-t-il.

Par exemple, la semaine dernière, l’activité du Meliá était inférieure de 70% à celle de l’année dernière à la même période. L’hôtel du Kirchberg a enregistré 80% d’annulations en une semaine. Seulement 30% de ses 162 chambres sont occupées.

«Nous avons eu une bonne reprise cet été, meilleure qu’espéré», raconte son gérant, Rogier van Zanten. Beaucoup de clients européens, de France, de Belgique, d’Hollande, d’Espagne… «Nous étions contents. Puis septembre est arrivé, ça a commencé à être un peu moins. Et octobre n’était pas bon du tout, à cause des restrictions en Allemagne, en Belgique, en France. Elles ont un impact sur notre business.» 85% de ses clients habituels viennent pour le business et 15% pour les loisirs. Ses 75 salariés sont en chômage partiel et travaillent à 30 ou 40%.

Les bons de 50 euros l’ont bien aidé durant l’été. Aujourd’hui, des frontaliers annulent leurs réservations à cause du confinement, tandis que certains résidents se dépêchent de réserver dans la crainte d’un second «lockdown». Il déplore également l’impact du couvre-feu sur son restaurant.

Chambres bradées

L’Hostellerie du Grünewald s’en sort un peu mieux, avec un taux d’occupation de 89% de ses 30 chambres en octobre, en légère baisse par rapport à septembre (92%). Mais occupé ne veut pas dire rentable. L’établissement a baissé ses tarifs de 30%.

«La situation est tendue. On a beaucoup d’annulations de dernière minute, de réservations de dernière minute, nous sommes toujours en train de jouer au yo-yo et d’adapter notre offre», détaille Clovis Degrave, co-gérant. Par exemple, une heure après l’annonce du couvre-feu par le gouvernement luxembourgeois, il a lancé une offre «eat and sleep» où chaque client peut manger au restaurant le soir (entrée, plat, dessert), aller se coucher dans sa chambre à 23h et prendre le petit-déjeuner le lendemain pour 95 euros. «On en vend beaucoup. Au final, on travaille plus pour arriver à zéro. Le but est de maintenir l’hôtel à flot.»

Grâce à une clientèle d’habitués et à quelques clients business toujours présents – notamment sur les chantiers ou dans la finance –, il a réussi à ne mettre aucun de ses 20 salariés au chômage partiel depuis la reprise.

De nouvelles aides à venir?

Face à la situation, François Koepp espère une prise en charge des frais fixes de la part du gouvernement. «C’est le seul moyen pour efficacement aider les entreprises».

Le ministre du Tourisme et des Classes moyennes (DP) précise à ce sujet: «Le Premier ministre a déjà annoncé, lors de son discours sur , le prolongement du fonds de solidarité. D’un autre côté, nous sommes en train d’analyser concrètement le cadre de l’Union européenne qui s’ouvre à la couverture des frais fixes», .

En attendant, même si seulement 72.263 bons sur les 730.000 distribués ont été utilisés – soit près de 10% –, il se dit satisfait de cette campagne. «Le but à court terme était de ramener de l’activité dans le secteur. À long terme, on verra, l’année prochaine, le retour des clients. Je suis très confiant pour la saison post-Covid», déclare-t-il. Le bilan ne prend pas non plus en compte les réservations effectuées pour plus tard dans l’année, car les bons sont validés au moment où le client se rend à l’hôtel.

Malgré les mesures de confinement qui pourraient empêcher les frontaliers de l’utiliser pendant les prochaines semaines, «pour l’instant, repousser la date limite (fixée au 31 décembre, ndlr) n’est pas prévu». Le ministre constate une baisse d’utilisation des vouchers de 30% à la rentrée par rapport à l’été, avec toujours de bons week-end. Environ 3.000 ont été utilisés entre jeudi dernier et lundi.