Qui dit confinement, dit promiscuité, et, par essence, une augmentation du risque de violences conjugales au sein du foyer. (Illustration: Shutterstock)

Qui dit confinement, dit promiscuité, et, par essence, une augmentation du risque de violences conjugales au sein du foyer. (Illustration: Shutterstock)

La promiscuité et le stress engendrés par le confinement pourraient faire croître les violences conjugales, selon les associations, même si le nombre d’appels n’a pas encore augmenté. Elles livrent leurs conseils en cas de danger.

«Nous observons ce qui se passe à l’étranger, nous sommes en contact avec différents experts. Pendant ces temps-là, il existe le risque que les cas de violences domestiques augmentent. Donc je voudrais souligner que tous les différents services continuent à fonctionner», prévenait, , mardi 24 mars, , ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes (LSAP).

En une semaine de confinement, la police est intervenue une dizaine de fois pour expulser des personnes violentes, plus qu’en temps normal, selon .

Pourtant, l’association Femmes en détresse, qui vient en aide aux personnes victimes de violences conjugales, n’a pas reçu plus d’appels ces derniers temps. «Les expulsions semblent augmenter, mais nous ne pouvons pas dire actuellement qu’il y a une relation entre le confinement et la hausse de cette semaine. Il faut attendre pour tirer des conclusions», indique Andrée Birnbaum, directrice de l’asbl. «Si la durée de confinement est prolongée encore longtemps, le risque de violences va devenir plus grand», avertit-elle néanmoins.

Émotions amplifiées

Elle analyse: «Une situation de violence domestique n’arrive normalement pas d’un moment à l’autre. Il s’agit donc plutôt des cas dans lesquels la violence, soit psychologique soit physique, s’est déjà installée.» La situation de confinement peut néanmoins amener stress, peur et panique. «Les émotions peuvent s’exprimer de façon plus forte», craint-elle. «Si on se trouve dans un petit espace sans échappatoire possible, ceci devient évidemment plus dangereux.»

L’association reste mobilisée en cette période et propose ses services de consultation par téléphone, mais aussi par mail via l’adresse . «Ce qui, dans une situation de confinement au domicile est plus facile à réaliser qu’un appel téléphonique», explique l’asbl. «Chaque situation est différente, et nous devons la traiter au cas par cas. Bien entendu, en cas de danger absolu, nous allons appeler la police», rapporte Andrée Birnbaum.

Une personne en danger doit quitter son domicile

Comment s’appliquent les règles de confinement dans ces cas-là? «Une personne qui est en danger peut quitter son domicile, ce serait la même chose si la maison était en train de brûler. Il ne faut jamais rester dans une situation de danger! Il faut d’abord fuir et appeler de l’aide directement», prévient-elle. Et de conseiller aux personnes victimes de violences dans cette période de rester le plus calmes possible. «C’est facile à dire de loin», admet-elle. «Plus il y a de l’espace dans une maison, mieux c’est. Chacun devrait avoir son espace intime pour pouvoir se retirer, ce qui n’est malheureusement pas toujours possible.»

Dans un communiqué du 20 mars, le service de consultation et d’aide pour auteurs de violences de la Croix-Rouge luxembourgeoise Riicht Eraus rappelait également: «Avec le confinement et le stress, le risque de conflits et de violences domestiques augmente. Riicht Eraus fournit son soutien à distance en instaurant une permanence téléphonique au 2755 5800.»