Au total, quelque 600 milliards d’euros d’actifs sous gestion reposent en banque de détail et en banque privée au Luxembourg. (Photo: EU)

Au total, quelque 600 milliards d’euros d’actifs sous gestion reposent en banque de détail et en banque privée au Luxembourg. (Photo: EU)

L’an dernier, les actifs sous gestion ont crû de 9% au Luxembourg, aussi bien en banque de détail qu’en banque privée. Un segment porté par une recrudescence des grosses fortunes.

La pandémie de Covid-19 ne semble pas avoir impacté l’industrie bancaire au Luxembourg, montre la dernière enquête annuelle sur la banque de détail et la banque privée de l’ABBL, publiée mardi.

Les actifs sous gestion ont augmenté de 9,3% en banque de détail et de 9% en banque privée, pour atteindre respectivement 92,4 milliards et 508 milliards d’euros. La banque privée signe ainsi 12 années de progression ininterrompue depuis 2008, avec des actifs en croissance de 130%.

En banque de détail, l’activité de prêts immobiliers a alimenté la dynamique avec une hausse de 9% observée pour les clients particuliers, et une augmentation de 8% pour les entreprises. En banque privée, trois éléments entrent en jeu: un effet post-Brexit avec l’arrivée de nouvelles banques sur la Place, la performance des marchés boursiers et les entrées nettes de nouveaux clients.

À ce propos, les clients disposant de plus de 20 millions d’euros représentent près de 60% des actifs sous gestion en banque privée, contre 52% encore en 2017. Dans le même temps, les clients avec moins d’un million d’euros sont passés à 7% du total l’an dernier, contre 12% trois ans plus tôt.

Le confinement se lit sur les comptes courants

Sans surprise, ce segment revêt une dimension cosmopolite marquée, puisque 21% des actifs seulement proviennent du Luxembourg. 17% proviennent des pays voisins, et 47% du reste de l’Europe. Il y a 15 ans encore, la moitié des actifs des clients en banque privée provenaient des trois pays limitrophes. En banque de détail, les résidents représentent 88% des actifs.

Ceux-ci sont majoritairement conservés sur un compte épargne (44%), privilégié au compte courant (38%). Toutefois, la réduction des dépenses occasionnées par la crise sanitaire est perceptible: les avoirs ont bondi de 26% sur les comptes courants des particuliers – deux fois plus que pour les professionnels.

Autre effet de la crise sanitaire: le nombre de retraits d’argent liquide a été amputé de 25% dans les distributeurs automatiques, et même de 51% aux guichets des banques. Les virements électroniques ont, pour leur part, augmenté de 6% en un an, montre encore l’étude.


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Les professionnels semblent avoir embarqué dans le train de la digitalisation: ils ont été 32% de plus l’an dernier à recourir à l’e-banking, avec 132.000 clients contre 106.000 pour les particuliers, en hausse de 6%.

Sur le front de l’emploi, la tendance est à la stabilisation ,voire au léger déclin, avec 7.339 salariés en banque de détail (-1,6%) et 6.097 salariés en banque privée (-0,6%).

«Le secteur bancaire représente environ 30% du PIB du Luxembourg et contribue de manière significative aux finances publiques», écrit l’ABBL, qui assure que le pays conserve sa position de plateforme internationale de banque privée. Toutefois, l’association professionnelle admet que pour ce segment précis, la rentabilité reste problématique, «en particulier pour les petites structures».