De la même manière que deux individus peuvent manifester des sensibilités différentes face au potentiel de risque et de rendement, les valeurs personnelles influencent les objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) visés par chaque investisseur. De plus, l’évaluation de la durabilité des différentes organisations s’avère être une tâche particulièrement délicate. Difficile, par exemple, de s’y retrouver dans les innombrables labels « ESG » aujourd’hui délivrés par des organismes publics, privés et publics/privés, chacun étant assorti d’une méthodologie et d’un biais spécifique.
Pour bon nombre d’investisseurs, le « E » d’Environnement signifie lutte contre le changement climatique et transition énergétique. Pourtant, la gestion de l’eau et des déchets, la pollution, l’utilisation des ressources et l’efficacité constituent autant d’autres enjeux vitaux auxquels les populations et la biosphère sont confrontées, mais qui sont encore trop souvent ignorés par les investisseurs. Sans compter qu’une approche nuancée s’impose pour déterminer si une organisation a un impact positif ou négatif sur son environnement.
« Tout n’est pas noir ou blanc : il n’y a pas d’entreprise ‘gentille’ ou ‘méchante’, précise Bélinda Gan. Prenez l’exemple des semiconducteurs, sans lesquels il n’y aurait pas de véhicules électriques, de panneaux solaires ou d’éoliennes. La production de semiconducteurs consomme énormément d’eau ; or, on dénombre de plus en plus de périodes de sécheresses qui ont donc un fort impact sur ces industriels. » Les entreprises qui parviendront à résoudre cette équation auront un « profil le plus vert », recherché par les investisseurs. En l’absence d’indicateurs et de mesures pertinents, il reste également extrêmement difficile de prendre la bonne mesure de ces initiatives.
De la même manière, Belinda Gan constate que les investisseurs préfèrent éviter de s’exposer aux fournisseurs de combustibles fossiles. « Avec la flambée des prix de l’énergie, l’emballement de l’inflation et le contexte économique difficile, il faut à mon sens voir les choses de manière plus nuancée. Il est nécessaire de favoriser une transition juste et en douceur dans ce secteur, en tenant également compte des droits des travailleurs et des populations qui dépendent de ces industries à forte intensité de carbone. »
À ce titre, la responsabilité sociale – correspondant au « S » de Société – est, elle aussi, un sujet difficile à calibrer qu’il convient d’aborder de manière nuancée. « On entend beaucoup parler de diversité, d’égalité et d’inclusion au sein des entreprises, et nous sommes tous d’accord pour reconnaître l’importance de ces questions. Pourtant, il est plus difficile qu’on pourrait l’imaginer de se procurer des données exploitables sur ces sujets », données qui sont d’ailleurs la plupart du temps très subjectives.
« L’instauration d’une culture plurielle et inclusive mène à de meilleures idées, à de meilleures solutions d’entreprise et à de meilleures opportunités pour attirer et fidéliser les talents », fait remarquer Belinda Gan dans le podcast, démontrant par la même occasion l’impact des problématiques sociales sur l’aspect Gouvernance des entreprises. C’est le fameux « G », qui fait globalement référence à des sujets comme l’efficacité et l’indépendance du conseil d’administration, la culture d’entreprise, la gestion des risques, etc. On a également tendance à penser qu’une société bien dirigée devrait naturellement respecter davantage tout ce qui touche au développement durable. Mais une fois de plus, on manque d’indicateurs fiables sur tous ces aspects.
« Heureusement, quantité de professionnels de l’investissement et autres spécialistes chevronnés mènent quotidiennement une recherche fondamentale approfondie pour évaluer les enjeux ESG. Les investisseurs peuvent aujourd’hui bénéficier de cette expertise par le biais d’une multitude d’options d’investissement », conclut Belinda Gan.
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