En pleine campagne pour les élections législatives de l’automne, le Luxembourg connaît son plus mauvais classement en dix ans. (Photo: Shutterstock)

En pleine campagne pour les élections législatives de l’automne, le Luxembourg connaît son plus mauvais classement en dix ans. (Photo: Shutterstock)

Dans le «World Competitiveness Yearbook», le Luxembourg chute à la 20e place – la plus mauvaise en dix ans. Cette perte de compétitivité est principalement due, note la Chambre de commerce, à son trop faible rebond post-Covid.

«Alors qu’il s’était hissé à la première place du pilier “Performances économiques” au classement 2022, le Luxembourg chute à la 38e place cette année. Il est, de très loin, le pays qui subit la plus forte dégradation de son classement sur ce pilier, pour lequel l’Irlande prend la première place. Le pays paie notamment les conséquences d’un niveau de croissance inférieur à celui des économies concurrentes en 2022 (61e sur 64)», indique la Chambre de commerce, dans le communiqué où elle donne les grandes lignes du «World Competitiveness Yearbook» de l’International Institute for Management Development.

«Une contre-performance qu’il convient toutefois de nuancer, car cette faible croissance annuelle s’explique aussi par la résilience dont l’économie luxembourgeoise avait fait preuve pendant la pandémie. En 2020, le PIB du pays n’avait reculé que de -0,8% alors que la moyenne des pays de l’Union européenne était de -5,6% d’après la Commission européenne. En 2021, il avait enregistré un rythme de croissance proche de celui des pays européens (5,1% contre 5,4 %), mais en 2022 – année de référence pour le classement – le pays a vu l’effet “rebond” s’estomper (+1,5%) alors que les autres économies européennes étaient encore en phase de» rattrapage» (+3,5%).»

Coût du travail, talent, logement: le trio infernal

Le pays perd sept places par rapport au dernier classement et, surtout, perd du terrain par rapport aux économies desquelles il a toujours été proche (Suisse, Irlande, Pays-Bas, Singapour et Suède) et se voit doublé par des pays qui n’ont jamais été plus compétitifs que lui au cours de cette dernière décennie (Belgique, Islande, Arabie saoudite, République tchèque, Australie). 

Le Danemark est toujours le pays le plus compétitif au monde, devant l’Irlande, la Suisse, Singapour et les Pays-Bas.

Sans surprise, la situation se dégrade à cause du coût toujours plus élevé du travail, les entreprises étant de plus en plus nombreuses à imaginer délocaliser leurs équipes, et parce que 70% de la main d’œuvre vient désormais de l’étranger, soit le troisième rang mondial derrière le Qatar et les Émirats arabes unis. «Les tendances passées se maintiennent, à savoir le manque de compétences digitales disponibles (34e) et la difficulté à trouver des ingénieurs qualifiés (52e). Positionné derrière l’Irlande et devant le Canada, le pays reste dans le top 10 pour sa capacité à attirer du personnel hautement qualifié. Toutefois, sa baisse de performance continue depuis 2020 (-5 places entre 2020 et 2023) doit être enrayée au plus vite, de manière à éviter de futurs décrochages et des effets néfastes sur l’économie luxembourgeoise», insiste la Chambre de commerce.

Le pays dévisse aussi dans le sous-pilier «Prix» et passe à la 55e place sur 64. «Il est 33e concernant l’inflation des prix à la consommation et 40e pour l’index du coût de la vie. Mais c’est la flambée des prix de l’immobilier qui contribue à faire plonger le Luxembourg. Le pays se situe à la 53e pour le coût de location d’un appartement et à la 51e place concernant le coût de location de bureaux.»