Les six universités du réseau «Université de la Grande Région — UniGR» (Kaiserslautern, Liège, Lorraine, Luxembourg, Sarre et Trèves) lanceront le 1er janvier 2018 un centre de recherche sur les espaces frontaliers et la dynamique des frontières au sein de la Grande Région. Créé avec le soutien du programme Interreg VA Grande Région, le projet transfrontalier d’une durée de trois ans vise à développer et promouvoir la recherche sur les espaces frontaliers.
Pour ce centre, intitulé «Border Studies – centre européen de ressources et de compétences en études sur les frontières», les partenaires disposent d’un budget total de 3,6 millions d’euros, dont 2 millions proviennent de l’Union européenne.
Dans ce domaine de recherche interdisciplinaire, les chercheurs en sciences humaines et sociales travaillent sur les questions relatives à la frontière, telles que leur signification et leurs effets sur l’économie, la politique, les affaires sociales ou la culture. Le programme permettra de mettre en relation les scientifiques des universités de l’UniGR, d’assurer des conditions de recherche optimales, de promouvoir le dialogue entre scientifiques et acteurs politiques, et d’ouvrir une nouvelle structure de recherche aux étudiants des universités partenaires.
Il est notamment prévu de mettre au point des concepts clés d’études sur les frontières dans un glossaire trilingue et de rassembler des documents importants sur la recherche des zones frontalières dans une base de données en ligne trilingue. Il y aura également des séminaires scientifiques sur la frontière et ses défis. En outre, l’enseignement transfrontalier et multilingue doit être simplifié et des solutions modernes d’apprentissage développées.
L’Université du Luxembourg est responsable du volet scientifique
«Le projet répond à la demande croissante de connaissances scientifiques sur les frontières et la dynamique des frontières,» explique le Dr Christian Wille de l’Université du Luxembourg et coordinateur scientifique du projet. «Grâce au financement de l’Union européenne et au soutien des présidents et recteurs des universités partenaires, nous avons, à moyen terme, un cadre sûr pour planifier le développement des études frontalières dans la Grande Région.»
«Pour l’Université du Luxembourg, ce centre offre l’opportunité de se positionner sur le plan international dans un domaine de recherche émergeant.»
L’Université de la Grande Région, un modèle précurseur des «universités européennes»
UniGR inclut les Universités de Kaiserslautern, Liège, Lorraine, Luxembourg, Sarre et Trèves, qui représentent 132.500 étudiants et plus de 10.000 enseignants-chercheurs. L’UniGR met à leur disposition une large palette de services pour étudier, effectuer un séjour de recherche, ou utiliser les ressources de documentation de ce réseau sans frais supplémentaires.
«L’Université de la Grande Région montre comment la recherche et l’enseignement peuvent transcender les frontières afin d’améliorer durablement la qualité de vie dans une région», commente le Prof. Ludwig Neyses, Recteur faisant fonction et Vice-recteur pour la recherche. «L’initiative UniGR contribue de manière significative à la mise en réseau des chercheurs, des décideurs et des étudiants, et ouvre la voie à un modèle d’une Université européenne. »
À l’heure où l’Union européenne affiche la volonté de développer des «universités européennes», au sens où les décrivait Emmanuel Macron dans son discours du 26 septembre 2017, le réseau UniGR se profile aujourd’hui comme la forme la plus intégrée des groupements universitaires transfrontaliers à l’échelle européenne.
L’Université du Luxembourg participe activement à ce développement. Elle a ainsi ouvert en septembre avec 15 étudiants le «Master in Border Studies», mis en place avec le soutien de l’Université franco-allemande. Dans un projet indépendant, des chercheurs de l’Université ont également créé le portail gr-atlas, atlas interactif de la Grande Région SaarLorLux.