Si l'année 2004 ne sera pas classée comme grand cru pour l'artisanat, ce dernier a malgré tout réussi à tirer son épingle du jeu et ce dans un contexte économique difficile.
L'emploi affiche une hausse de 300 unités, de sorte que l'artisanat occupe en 2004 59.000 personnes. Or, en comparant cette augmentation à une création d'emplois annuelle moyenne des années 2000-2003 avoisinant 2.400 personnes, il devient évident que l'évolution du secteur a perdu de son élan.
La faible création d'emplois a des causes aussi bien conjoncturelles que structurelles. Parmi les facteurs conjoncturels, la Chambre des Métiers cite avant tout une baisse de la demande dans certains domaines, comme le génie civil.
En ce qui concerne les facteurs structurels influant l'évolution de l'artisanat, la Chambre des Métiers met surtout le doigt sur l'intensification de la concurrence qui se traduit par une présence massive d'entreprises étrangères sur le marché national, mouvement renforcé par la dégradation économique dans certains de nos pays voisins.
La croissance économique masque des problèmes structurels
Si l'économie luxembourgeoise se porte plutôt bien en 2004 avec une croissance de 4,5%, cette bonne tenue masque cependant, de l'avis de la Chambre des Métiers, des problèmes structurels de taille. Le processus d'intégration européenne rend par le rapprochement, voire l'harmonisation, des législations nationales, plus difficile l'exploitation de niches économiques.
Le système éducatif luxembourgeois est peu efficace, alors que l'apport de salariés qualifiés à l'économie luxembourgeoise provient surtout de la main-d'œuvre frontalière.
L'indexation des salaires conduit à une hausse automatique des coûts de production qui:
· frappe particulièrement les secteurs intensifs en main-d'œuvre
· sans considération de la situation économique dans laquelle la branche se trouve.
Le niveau du salaire social minimum écarte du marché du travail des salariés peu ou pas qualifiés dont le salaire, et partant le coût, serait supérieur à la productivité.
Renforcer la compétitivité de l'artisanat : une stratégie se fondant sur trois axes
Selon la Chambre des Métiers, la priorité politique devrait se focaliser sur le renforcement de la compétitivité de l'économie nationale et des secteurs qui la composent.
Pour l'artisanat, cette stratégie devrait s'articuler autour de trois axes :
· promouvoir l'innovation non structurée, puisque le compétitivité englobe, au-delà des facteurs « coût », des éléments qualitatifs comme le caractère innovateur des produits ou services offerts ;
· améliorer les qualifications de la main-d'œuvre pour relever les défis posés par une clientèle plus exigeante et des produits et services plus sophistiqués ;
· miser sur les éco-technologies, afin d'en faire un avantage compétitif pour l'artisanat luxembourgeois.
Oui à la Constitution européenne
Les représentants de l'artisanat se prononcent clairement en faveur de la Constitution européenne qui rendra l'Union européenne plus efficace, plus démocratique et plus proche du citoyen tout en renforçant l'intégration de 25 et plus Etats membres et en dynamisant l'économie européenne.