Robert Dennewald, président de la Fedil (Photo: archives paperJam)

Robert Dennewald, président de la Fedil (Photo: archives paperJam)

Les réactions du monde de l’entreprise en général, et de la Fedil en particulier, au paquet d’avenir étaient plutôt constructives. En effet, le patronat a salué le plan initial qui sert à rééquilibrer les finances publiques et à rendre le fonctionnement de l’État moins coûteux, plus moderne et plus efficace. Même s’il y a de la marge pour en faire davantage, les économies annoncées lors de la présentation du budget vont globalement dans la bonne direction. Cependant, le paquet proposé reste un paquet d’économies et de mesures fiscales. Afin qu’il puisse être qualifié d’un paquet d’avenir, il devra être complété par des réformes structurelles plus poussées.

Les réactions des syndicats ont été très virulentes. Allant d’un «stop» du LCGB, d’un constat de perte de confiance de la part de la CGFP ou d’un «non» pur et simple de l’OGBL, les syndicats ne sont pas passés par quatre chemins pour rejeter en bloc les propositions du gouvernement. Aucun signe d’ouverture, aucune volonté d’engager une discussion constructive. Cette attitude, ainsi que la menace d’une grève, ont mené le gouvernement à renégocier le paquet d’économies et de mesures fiscales avec les représentants des organisations syndicales tout en ignorant le patronat.

À l’issue des discussions entre le gouvernement et les représentants des organisations syndicales du 28 novembre dernier, le Premier ministre a annoncé la reprise du dialogue social avant d’annoncer des modifications du soi-disant paquet d’avenir.

Hélas, la Fedil constate que jadis le dialogue social s’effectuait dans le cadre de la tripartite et elle ne peut que s’étonner de ce changement de paradigme du gouvernement. Elle regrette profondément le fait que le gouvernement, comme suite aux négociations avec les syndicats, a pris des engagements touchant directement l’organisation des entreprises sans y associer le patronat, premier concerné de certaines de ces modifications, notamment de la réforme du congé parental.

Malgré cette déception, la Fedil reste ouvert au dialogue et elle est prête à participer à la discussion avec le gouvernement annoncée pour fin décembre 2014. Il est du devoir de la Fedil de défendre les intérêts de ses entreprises et d’essayer de convaincre le monde politique du bien-fondé de ses revendications. La Fedil a la volonté de mener un débat constructif afin de faire avancer le Luxembourg et son économie dans la bonne direction.

Les entreprises attendent de la part du gouvernement des actes afin que leur compétitivité soit améliorée. Elles ont besoin d’une visibilité quant aux coûts de la main d’œuvre, d’une réelle avancée en matière de simplification administrative, d’une plus grande flexibilité dans l’organisation du travail et d’un meilleur accès au financement.

Afin d’y arriver, la Fedil a besoin d’interlocuteurs qui aient les mêmes intentions: de syndicats qui soient ouverts au changement qui s’opère dans l’intérêt général et d’une classe politique qui soit à l’écoute de ses attentes et qui soit prête à discuter de tous les problèmes que rencontrent les entreprises.

Les évènements récents ont démontré que la culture du débat a été perdue dans notre pays. Il nous faut la retrouver au plus vite afin que nous puissions discuter des défis et trouver une solution pour le bien-être de l’économie et du pays en général.