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En effet, les auteurs, dans leurs conclusions, ne font que confirmer les préjugés, le manque d'objectivité et l'approche superficielle dont ils ont fait preuve tout au long de leurs enquêtes. Profitant de l'obligeance de leurs cibles et tout en faisant fi de la souveraineté nationale de celles-ci, les membres de la Mission d'information ont poussé l'arrogance jusqu'à épingler des pays amis pour des déficiences qui font modeste figure face à certains vices devenus apparents dans leur propre juridiction.

Les reproches du rapport à l'adresse du Luxembourg sont restés les mêmes que ceux qui avaient été soulevés lors du passage de trois membres de la Mission en février 2000 à Luxembourg, ceci malgré que les déficiences incriminées aient été réfutées déjà à l'époque ou qu'elles soient tombées en désuétude suite à l'évolution que la législation luxembourgeoise a accomplie entre-temps, notamment en matière de lutte contre le blanchiment et d'entraide judiciaire.

Les conclusions du rapport se fondent essentiellement sur d'innombrables insinuations basées partiellement sur des sources plus que douteuses, tel ce témoin anonyme dans «l'affaire Clearstream», affaire découverte par les auteurs du rapport à la suite des révélations d'un ancien employé, d'ailleurs promu directeur pour l'occasion. Des arguments de poids qui pourraient servir à étayer les thèses émises par la Mission d'information font par contre défaut.

La pire des failles que les membres de la Mission trouvent au Grand-Duché est apparemment son «insolente santé économique» due en partie au secteur financier. De là à insinuer que le succès de la place financière repose sur une fiscalité dérogatoire, un laxisme en matière de blanchiment et le refus d'abandonner son secret bancaire n'est qu'un pas pour des observateurs superficiels et peu soucieux des réalités. Les auteurs du rapport se sont révélés être de cette trempe ce qui les fait échouer dans leur prétention de vouloir prêcher l'éthique à autrui.