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 (Photo : No-Nail Boxes)

Suite à un incident qui aurait pu mal tourner, l’entreprise luxembourgeoise, spécialiste de la caisse pliable en contreplaqué et acier, a investi dans un défibrillateur qu’elle met à disposition de ses voisins sur le zoning de Wiltz. Un petit appareil qui, s’il peut sauver des vies, reste seulement la pointe émergée de l’iceberg d’une politique suivie en matière de santé et de sécurité au travail.

Manipulation de métaux, découpes à la scie… tous les jours, les ouvriers de No-Nail Boxes sont confrontés à des dangers inhérents à leurs tâches. Leur exposition aux vibrations et au bruit a d’ailleurs été revue en 2010 suite aux recommandations mineures qui accompagnaient l’évaluation demandée par l’entreprise à une ergonome du STI .

Quoi qu’il en soit, ni ces équipes ni le personnel de bureau n’est à l’abri d’un autre type de risque : l’arrêt cardiaque. «Un de nos intérimaires a été confronté à un problème cardiaque. L’hôpital le plus proche de notre usine est à dix minutes de trajet, mais un incident de ce type requiert une intervention en extrême urgence. Une discussion avec le médecin du STI a motivé notre décision d’investir dans un défibrillateur. Un modèle automatique efficace à la qualité garantie, puisqu’il s’agit du même que celui utilisé par les pompiers luxembourgeois», commente Michèle Detaille, Managing Director de No-Nail Boxes.

Acheter, c’est bien. Eviter la panique, c’est mieux

Ainsi, des vies peuvent être sauvées pour moins de 3.000 Euros (prix d’achat), le défibrillateur nécessitant un entretien annuel de 218 Euros. Mais le meilleur équipement du monde ne servira à rien si les personnes en présence ne savent pas comment l’utiliser.

Une formation étant recommandée, No-Nail Boxes a assuré ses arrières en faisant appel en juin dernier au fournisseur du défibrillateur, Center.Med, afin de familiariser une dizaine de salariés à l’utilisation de l’appareil lors d’une séance de deux heures qui omprenait une introduction, essentielle, à l’aide à la réanimation.

«Où placer les patchs, quelle distance garder? Le système vocal intégré dans le défibrillateur donne ce genre d’instruction, qui s’avère précieuse pour conserver son sang froid. Dans ce genre de situation, un moment d’affolement pourrait être fatal!», témoigne Philippe Winkin, directeur technique responsable de la sécurité et de la santé au sein de l’entreprise. C’est pour la même raison que la liste des personnes qualifiées est affichée en permanence juste à côté du défibrillateur, où se trouvent également les numéros d’urgence.

Premiers secours, incendies : 1/4 des effectifs formés régulièrement

Chez No-Nail Boxes, les mesures en faveur de la sécurité et de la santé au travail ne datent pas d’une subite prise de conscience suite à l’incident mentionné plus haut, comme l’explique William Mathot, directeur des ressources humaines: «La bonne santé et la sécurité des membres de notre personnel font partie de nos principales priorités. Pas uniquement pour diminuer l’absentéisme, même si on ne peut pas nier qu’un ouvrier malade coûte cher et que le remplacer, souvent au pied levé, engendre des problèmes organisationnels. Il en va aussi du maintien d’une bonne ambiance sur le lieu de travail et de la motivation des travailleurs».

Les 10 personnes qui savent désormais utiliser le défibrillateur sont celles qui participent régulièrement à des formations centrées sur la sécurité au travail comme, en septembre dernier, un recyclage d’une journée donné par le STI suite à la formation reçue en 2008 en matière de 1ers secours. Leurs noms et photos sont affichés dans l’atelier afin de garantir une intervention rapide en cas d’accident.

Une formation EPI («équipiers de 1re intervention») d’une demi journée, proposée par Stoll Safety (fournisseur entre autres des extincteurs) a de plus été suivie par cinq salariés dans le but de perfectionner et de transmettre les connaissances nécessaires à la maîtrise du risque incendie et de la lutte contre un incendie de 1er niveau qu’ils avaient acquises en 2009.

Grippe, maladies cardio-vasculaires, etc. : prévenir…

A ces interventions régulières d’experts extérieurs s’ajoute une formation «sécurité et environnement» interne conçue par William Mathot à l’attention des ouvriers. Cette dernière aborde aussi bien les maux de dos que l’échauffement nécessaire avant de commencer le travail, les risques encourus par les cloueurs, les manipulations ou les procédures en cas d’urgence, ou encore l’utilisation de bouchons contre le bruit.

En outre, chaque année depuis 2007, les équipes de No-Nail Boxes peuvent se faire vacciner gratuitement contre la grippe. Dans la pratique, deux salariés sur trois ont profité de cette opportunité en 2011. Côté nutrition, un énorme panier de fruits frais est disposé chaque semaine à l’entrée des bureaux tandis qu’une petite équipe de cross s’est constituée suite à une formation sur les risques de maladies cardio-vasculaires prodiguée par le STI en juin.

De plus, le carnet de bienvenue reçu par toute nouvelle recrue engagée chez No-Nail Boxes constitue une petite bible de la prévention qui rappelle que les consignes de sécurité sont affichées dans l’atelier, détaille les équipements de protection individuelle ainsi que la signification des logos qui concernent les produits dangereux. On y trouve également les conseils pratiques en termes de circulation des personnes, de position à adopter pour la manutention manuelle des charges ou encore de conduite d’engins. «Bien sûr, il n’est possible de commencer à travailler sur une machine que si l’on a pris connaissance de son mode d’emploi et que celui-ci a été expliqué par le chef d’atelier ou la personne qu’il a désignée», ajoute Philippe Winkin.

… et guérir : stop au tabac !

Les mesures à prendre en cas d’incendie et d’accident, bénin ou grave, figurent aussi dans ce carnet, tout comme la problématique des pauses-cigarettes dans l’espace fumeur aménagé à l’extérieur des bâtiments. Il faut dire que, dès fin 2007, No-Nail Boxes a décidé de soutenir la campagne de sensibilisation aux dangers du tabagisme actif et passif sur le lieu de travail, lancée par la Fondation Luxembourgeoise contre le Cancer. «Le renforcement de notre lutte contre le tabagisme a consisté en une campagne d’affichage doublée de la possibilité de s’entretenir individuellement avec le médecin du STI lorsqu’il nous rend visite. Nous avons eu l’idée de ce suivi personnalisé suite à une enquête interne anonyme qui montrait que bon nombre de nos fumeurs souhaitaient que nous les aidions. Ces actions ont contribué à réduire leur consommation de tabac et même à l’arrêter pour certains», développe William Mathot. Pour la santé et le bien-être de tous.