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On y a évoqué les projets luxembourgeois existants et l'évolution politique récente, notamment la suspension de la coopération luxembourgeoise suite au coup d'Etat de 1999 et les élections de novembre 1999 qui ont permis de réinstaurer un régime démocratique. Monsieur le ministre Goerens a rappelé l'importance que revêt pour le Luxembourg, dans le cadre de son aide au développement, le respect des droits de l'homme, de l'Etat de droit et d'une bonne gouvernance.

Cette première entrevue fut suivie d'une longue réunion de travail avec la ministre des Affaires étrangères du Niger en présence d'autres ministres et fonctionnaires nigériens. Y ont été abordés en détail un grand nombre des aspects qui touchent à la coopération luxembourgeoise, notamment les sévères déficiences du Niger en matière d'éducation, en matière de santé et les projets que le Luxembourg a initié dans les domaines de l'artisanat et de l'agriculture.

Cette journée a été couronnée par la signature de 3 protocoles d'accord entre le Luxembourg et le Niger. Ces protocoles portent sur des projets dans les domaines de l'éducation, de la santé (dont la prévention du SIDA) et du développement rural intégré.

Après une première journée essentiellement sous le signe de réunions de travail et de rencontres politiques, la journée du 26 février était presque exclusivement réservée à la visite de projets de coopération luxembourgeois dans la province de Dosso où le Luxembourg s'est impliqué de manière particulièrement forte. Les ministres ont ainsi pu se faire une idée sur le terrain de l'état d'avancement des projets, de leur utilité concréte pour la population et de la perception des projets par les nigériens concernés.

La première visite de la journée était celle du centre artisanal de Dosso, qui se situe à deux bonnes heures de route de Niamey, la capitale du pays. Ce centre artisanal a pu être construit en 1996 grâce à la coopération luxembourgeoise. Il compte 23 ateliers de production. Près de 25 % de la population de Dosso est actif dans le secteur de l'artisanat. Les responsables sur place ont insisté sur la très grande diversité des produits qu'ils façonnent et ont chaleureusement remercié le gouvernement luxembourgeois de l'aide très précieuse qu'il leur apporte. M. le Ministre Goerens a rappelé que tout projet de coopération ne peut réussir qu'avec le concours des deux parties concernées et que la coopération luxembourgeoise ne s'inscrivait nullement dans une démarche de charité mais bien dans celle d'un partenariat équilibré entre deux pays. Les nigériens ont montré ensuite sur place des exemplaires de leur savoir-faire artisanal.

La prochaine étape de la journée était réservée à la visite du palais du Djermakoye, qui est le palais du chef de province de Dosso. Il s'agit d'un beau bâtiment ancien d'architecture traditionnelle dans lequel sont encore prononcés des jugements dans le domaine du droit coutumier.

Une école dans la région du village de Kayam servait ensuite d'illustration à un autre volet important de la coopération luxembourgeoise : l'éducation. Le Luxembourg participe en effet fortement aux efforts entrepris au Niger et plus particulièrement dans la province de Dosso qui visent à abaisser le taux d'analphabétisme (qui dépasse les 80 %) et à augmenter le taux de scolarisation (qui n'est que de 30 % pour l'école primaire et de 5 % pour l'école secondaire).

Le Luxembourg est aussi engagé dans la région dans des projets qui touchent à la santé (p.ex. par le biais de l'amélioration des conditions sanitaires), dans des projets de prévention du SIDA au moyen de l'information et de l'éducation des populations et plus particulièrement des enfants, dans le programme de lutte anti-acridienne (c'est-à-dire contre les invasions de criquets qui ravagent régulièrement les récoltes) et plus généralement dans des projets de développement rural intégré qui visent à développer l'agriculture, à la rendre plus productive tout en prenant garde de ne pas nuire encore plus à l'environnement déjà passablement en danger (désertification, disaparition d'une grande partie de la faune sauvage) de la région. Ces projets visent même à créer un nouvel équilibre qui permettrait à l'environnement de reprendre une partie de ses droits ce qui sera en fin de compte aussi dans l'intérêt de la population locale qui est étroitement dépendante de cet environnement fragilisé. Le Luxembourg intervient aussi régulièrement au Niger dans des programmes de sécurité alimentaire.

Après le retour à Niamey, le programme de cette journée s'est clôturé avec une visite au palais présidentiel. Le ministre de la coopération et de l'action humanitaire et le ministre du trésor et du budget s'y sont entretenus avec le président du Niger, M. Mamadou Tandja. Ont été discutés des questions bilatérales et des orientations futures à prendre en matière de coopération.