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Après avoir retracé brièvement le processus d'unification européenne, Lydie Polfer a développé devant son auditoire la finalité politique première de l'unification européenne : être un promoteur de paix, de développement et de dialogue en Europe et dans le monde.

Après avoir garanti pendant plus d'un demi siècle, le progrès social et économique en Europe, grâce à une méthode de travail novatrice, qui ne repose plus sur le principe des rapports de force, mais sur des institutions communes, basées sur l'égalité et le respect mutuel de l'état de droit. Le succès de ce processus impose aux Etats membres de l'Union européenne un devoir moral de partager ce modèle de coopération avec les autres partenaires de la communauté internationale. L'Europe unie, le plus grand bloc commercial du monde, premier fournisseur d'aide au développement, se doit de jouer un rôle plus actif sur la scène internationale et elle est en train de se doter des instruments nécessaires à cette fin.

Parmi les instruments que le chef de la diplomatie luxembourgeoise a mentionné figurent certes l'élargissement comme facteur puissant de stabilité en Europe, mais également, et sur une échelle plus vaste, la coopération au développement, l'instauration de relations commerciales plus justes, permettant aux pays moins avancés de trouver leur place dans la répartition internationale du travail et la coopération renforcée des Etats du monde pour maîtriser, dans un effort conjoint, les effets néfastes de la mondialisation, trafic de drogues, blanchiment d'argent, criminalité internationale, terrorisme, notamment .

La pierre angulaire de l'ouvrage, tant au niveau de l'Union qu'au niveau des relations internationales doit cependant être la recherche constante d'une meilleure compréhension et d'un dialogue renforcé, tant entre pays qu'à l'intérieur de ceux-ci.

L'Europe qui fédère différentes sensibilités culturelles se doit aussi d'être un promoteur actif d'un dialogue plus vaste entre nations et civilisations dans l'esprit de l'initiative du dialogue des cultures initié par le Président Khatami sous les auspices des Nations-Unies. Lydie Polfer a plaidé pour une intensification de ce dialogue qui ne devrait pas se limiter à un dialogue entre religion ou entre pays développés et pays moins prospères, mais englober toutes les composantes de nos sociétés et être mené à tous les niveaux.

Toutefois, pour réussir ce dialogue plusieurs conditions doivent être remplies pour le Ministre luxembourgeois. Pour garantir la réussite, elle a plaidé pour un engagement conjoint pour plus de justice et de solidarité dans les relations entre hommes et nations, puisque « sans améliorations des conditions de vie, le dialogue ne restera qu'une coquille vide ». Par ailleurs, la tolérance et le respect face aux convictions des autres sont autant de conditions du succès que l'humilité qui doit présider au dialogue entre cultures, car aucun pays et aucune civilisation n'a été à l'abri de manquements. Finalement, Lydie Polfer a plaidé pour un dialogue «  qui s'inspire des valeurs éthiques universelles, puisque aucune culture et aucun pays ne peut être construit sur la négation de valeurs et des droits de l'homme. »