Matt Moran, insurance leader chez PwC Luxembourg (Photo: PwC Luxembourg)

Matt Moran, insurance leader chez PwC Luxembourg (Photo: PwC Luxembourg)

Le faible niveau des taux d'intérêt et de rendement des placements, l’environnement macroéconomique mouvant, la pression réglementaire et les changements fiscaux constituent les principales préoccupations des assureurs luxembourgeois. C'est ce qui ressort de l’enquête «Insurance Banana Skins 2015», réalisée par le CSFI en association avec PwC. Menée auprès de plus de 800 professionnels et spécialistes de l'assurance dans 54 pays, dont 19 au Luxembourg, l’étude recueille l’opinion de ces acteurs quant aux risques encourus par le secteur au cours des deux ou trois prochaines années.

Si le secteur de l’assurance se porte bien au Luxembourg, les taux d’intérêt bas pourraient assombrir le tableau. Conséquences: des rendements faibles et des produits plus difficiles à gérer et à vendre, réduisant ainsi l’attractivité de ces compagnies ou augmentant les coûts de commercialisation.

La majorité des compagnies d’assurance sondées ont soulevé la problématique des produits garantis. Compte tenu des conditions actuelles du marché (concurrence exacerbée, faibles marges, taux d'intérêt bas et pression réglementaire), les entreprises doivent innover et s'adapter. Il est nécessaire de proposer des produits qui répondent aux besoins des assurés. La transparence, la sécurité et le retour sur investissement sont dans ce contexte les maîtres mots. Les assureurs luxembourgeois envisagent de plus en plus des placements alternatifs pour proposer des produits adéquats.

«Les acteurs du secteur doivent repenser la stratégie de commercialisation de leurs produits et considérer de nouveaux canaux de distribution. Il s’agit pour ce faire de nouer des liens avec les autorités et les associations du secteur pour promouvoir les solutions innovantes luxembourgeoises qui répondent aux futurs besoins des assurés», indique Matt Moran, associé et insurance leader chez PwC Luxembourg.

Toutes les compagnies sondées s’accordent à dire que le Luxembourg doit continuer à se réinventer, notamment en matière d’investissement et de produits d’épargne, pour compléter la chaîne de valeur existante.

L'évolution des modes de consommation et des styles de vie constitue un autre défi. Les compagnies devraient notamment s’emparer des canaux digitaux pour distribuer leurs produits et développer des relations avec de nouveaux partenaires. Ceci nécessite de communiquer différemment en utilisant les nouvelles technologies.

La mise en application des réglementations européennes (Solvabilité II, Prips et Mifid) et nationales (les taxes sur les primes) représente un coût significatif pour les compagnies d’assurance et de réassurance qui voient leurs marges rognées. À cela s’ajoutent un marché transfrontalier ultra-concurrentiel et des règles contraignantes, notamment celles qui concernent la distribution des produits en Europe et la protection des assurés.

Le rapport «Insurance Banana Skins 2015» est disponible sur le site web de PwC Luxembourg.