Au cours des dernières années, la crise a eu pour conséquence une forte augmentation du chômage des jeunes. Comme partout en Europe, les jeunes de moins de 30 ans se trouvent également au Luxembourg face à une situation de plus en plus difficile.
En novembre 2012, le taux de chômage des jeunes s’est élevé à 18,6 %, contre 17,6 % un an auparavant. Environ 4.000 jeunes de moins 30 ans étaient à la recherche d’un emploi. S’y rajoutaient 1447 jeunes bénéficiant d’une mesure d’insertion en entreprise : 321 contrats d’appui-emploi (CAE), 911 contrats d’initiation à l’emploi (CIE) et 215 contrats d’initiation à l’emploi – expérience pratiques (CIE-EP).
En 2012, le LCGB a mené une série de réflexions sur le chômage des jeunes pour creuser de nouvelles pistes au niveau de l’apprentissage au sein des entreprises et le placement de jeunes peu qualifiés. Ces réflexions ont abouti à la revendication du LCGB pour un nouveau contrat d’initiation-emploi (CIE) ayant exclusivement comme but de faire accéder des jeunes peu qualifiés à des contrats à durée indéterminée (CDI).
Le nouveau contrat CIE complétera les dispositifs existants. Il sera conclu entre l’entreprise et le jeune se déroulera sous forme de stage d’apprentissage. Avant de conclure ce contrat, l’employeur doit dresser un descriptif détaillé du poste à occuper par le jeune non-qualifié. Sur base de ce descriptif, le jeune suit au sein de l’entreprise une formation pratique sur le tas. Le stage porte sur une durée minimale d’une année avec deux prolongations possibles. La rémunération des jeunes sous contrat nouveau CIE correspond au salaire social minimum pour travailleurs non-qualifiés avec un subventionnement de 50 % de cette somme par le Fonds pour l’Emploi (reprenant ainsi les mêmes modalités du CIE actuellement en vigueur). S’y ajoute encore que l’Etat finance intégralement les heures de formation du jeune, les heures d’encadrement par le tuteur et toute autre mesure de formation ou d’encadrement (p.ex. renforcement des connaissances linguistiques, obtention du permis de conduire, etc.)
Afin de garantir le succès de ce nouveau contrat CIE, les partenaires sociaux doivent surtout et avant tout procéder à une analyse des postes d’emploi possibles et disponibles pour jeunes non-qualifiés. Ce travail une fois réalisé, le nouveau CIE offrira aux jeunes la possibilité de faire 2 à 3 expériences professionnelles et leur aidera à trouver / choisir le poste adapté à leur formation. Finalement, ce nouveau contrat CIE évitera également que de nombreux jeunes non-qualifiés sont placés à vie dans une initiative sociale pour l’emploi.
Cette revendication du LCGB pour un nouveau contrat CIE a été remise le 19 juin 2012 par écrit au Ministre du Travail, mais elle reste jusqu’ici sans suites. En effet, le projet de loi 6521 portant sur le plan d’action pour le jeunesse « Garantie jeune », qui vient d’être déposé en début d’année à la Chambre des Députés, ne prévoit pas de nouvelles mesures pour la lutte contre le chômage des jeunes, mais se limite exclusivement à une adaptation des mesures existantes en faveur de l’emploi des jeunes (contrats CAE, CIE et CIE-EP).
Pour le LCGB, le plan d’action pour la jeunesse « Garantie jeune » ne peut pas se limiter à de simples adaptations du dispositif d’aides publiques actuellement en vigueur. Face au chômage des jeunes croissant, le gouvernement luxembourgeois a l’obligation d’aller au-delà des sentiers battus et de compléter le projet de loi 6521 par de nouvelles mesures ciblées visant un encadrement efficace et efficient de tous les jeunes demandeurs d’emploi (qualifiés ou non-qualifiés) dans le but de leur faciliter en ces temps de crise l’accès à un contrat à durée indéterminée (CDI).