Marc Lemmer, directeur général du CRP Henri Tudor (Photo: Etienne Delorme/archives)

Marc Lemmer, directeur général du CRP Henri Tudor (Photo: Etienne Delorme/archives)

Ce mardi 26 octobre 2010, le CRP Henri Tudor a invité ses partenaires et clients à la présentation officielle de son nouveau département de recherche nommé « Service Science & Innovation » (SSI). Créé en mars dernier, ce département se concentre sur l’innovation dans les services en utilisant la discipline scientifique nouvelle qu’est la science des services.

La science des services est une discipline émergente développée plus particulièrement dans les pays ayant une économie à forte intensité de services : les premières initiatives n’ont été menées qu’en 2003 dans des universités américaines avec le soutien de grandes entreprises œuvrant dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) comme la multinationale IBM.

Son objectif est de mener, par l’application d’une démarche scientifique rigoureuse, une réflexion structurée et interdisciplinaire en matière d’innovation dans et pour les organisations privées et publiques qui proposent et développent des prestations de services à forte intensité TIC. Aussi, revêt-elle toute son importance pour le Luxembourg dont l’économie repose à plus de 90% sur le secteur tertiaire!

La science des services mobilise des compétences en terme d’économie, de management des organisations et des personnes ainsi que des TIC. Deux domaines de recherche du Centre étant orienté vers l’organisation et la gestion d’entreprises d’une part, et vers les TIC, d’autre part, c’est tout naturellement que le CRP Henri Tudor s’est orienté dès 2008 vers cette discipline. Une orientation qui s’est finalisée en mars dernier par le rapprochement des équipes travaillant dans ces domaines de compétences au sein du département «Service Science & Innovation».

SSI, un «living lab»

Le SSI, avec ses 150 chercheurs, joue le rôle de «living lab» où la recherche en science des services et la création et l’expérimentation de services innovants sont intimement liées et s’influencent mutuellement. Le département traite ainsi des défis d'innovation rencontrés par l'économie de service du Luxembourg par le biais:
• d'une perspective multidisciplinaire centrée sur les compétences existantes issues de deux domaines technologiques couverts par le CRP Henri Tudor: la gestion et l'organisation des entreprises et les TIC.
• d'une approche scientifique et rigoureuse associée au nouveau domaine de la science des services.

Les activités de recherche de ce nouveau département s’orientent ainsi vers 3 grandes thématiques, respectivement dédiées aux processus, aux personnes et aux systèmes, à savoir:
• l’identification des processus liés à l’innovation de services ainsi que les pratiques et outillages nécessaires à leur mise en place,
• la définition des profils professionnels et des compétences nécessaires aux personnes associées à la gestion et aux projets en matière d’innovation de services,
• la conception et l’évolution des architectures de services dans le cadre d’entreprises en réseaux.

«ASINE», un projet dédié aux architectures d’entreprises orientées services

C’est au sein de cette dernière thématique que le CRP Henri Tudor mène le projet de recherche «Architecture-Based Service Innovation in Networked Enterprises» (ASINE). Lancé en mai dernier pour une durée de 5 ans, il est le deuxième dossier national financé par le Programme «Excellence Award for Research in Luxembourg» (PEARL) du Fonds National de la Recherche (FNR). Les chercheurs vont, au travers du projet, tenter de «construire un pont» entre la science des services et le domaine de l’architecture des systèmes d’information de l’entreprise. Le projet «ASINE» a en effet pour principal objectif de développer une méthode permettant d’organiser au mieux au sein des entreprises les services offerts dans leurs dimensions économiques, organisationnelles, humaines et technologiques, et de leur donner la flexibilité nécessaire à un partage et une mise en valeur de leurs services au sein de réseaux d’entreprises (chaînes logistiques, eco-systèmes numériques, etc).

La méthode développée, les chercheurs l’expérimenteront auprès de nombreux partenaires issus des secteurs de la finance, de la logistique, de la construction, etc., avant de la valider et la diffuser. Elle permettra notamment:
• le développement d’une structure de processus global d’une méthode en terme d’architectures d’entreprises orientées services,
• la mise en place d’un ensemble cohérent de techniques de modélisation et d’analyse sur de nombreuses préoccupations relatives à l’innovation dans les services,
• le développement de modèles de référence pour des secteurs spécifiques permettant l’innovation dans les services.

Enfin, il est à noter que l’ensemble des résultats de ces travaux fera l’objet de travaux de standardisation importants au niveau international.

Les perspectives de développement du SSI

Fort de ces premières expériences, le département «Service Science & Innovation» entend poursuivre ses activités. Est notamment prévu:
• le lancement à partir de janvier 2011 du premier Master européen au niveau exécutif en matière d’innovation de services en partenariat avec 5 universités (www.emiss.org),
• le positionnement du nouveau département au sein d’un réseau regroupant l’ensemble des nouveaux centres de recherche se mettant actuellement en place en Europe en matière de science des services,
• la participation accrue à des activités de standardisation et de normalisation liées plus particulièrement à la qualité des services,
• le renforcement de l’impact en matière d’innovation de services au niveau national et de la Grande Région dans les secteurs de la finance, des TIC, de la construction, de la logistique, de l’industrie, des PME, des ressources humaines ainsi que de la santé et du secteur public.