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Jean-Philippe Ricard 

Grâce aux ressources informatiques proposées sous forme de services en ligne, le cloud offre depuis quelques années de nouvelles opportunités aux entreprises cherchant à améliorer leur compétitivité. Pourtant, toutes n’ont pas encore franchi le pas.

Quelle structure cloud adopter? Comment choisir ses fournisseurs? Comment protéger ses données? La transition d’un système IT hébergé et exploité sur le site-même de l’entreprise vers des services sur le cloud pose de nombreuses questions. C’est pour échanger points de vue et expériences que PwC Luxembourg a réuni ce mardi 14 janvier une vingtaine de responsables et directeurs IT pour son premier CIO lunch de l’année.

Concilier agilité avec maîtrise des coûts

70% des 1330 dirigeants interrogés pour le 16th Annual Global CEO Survey projettent de mettre en place une mesure de réduction des coûts dans les 12 prochains mois. 31% pensent sous-traiter un service ou une fonction. «Dans ce contexte, externaliser son IT vers le cloud apparait comme une solution pertinente. Le modèle est récent, mais la technologie a déjà fait ses preuves: elle apporte agilité et permet de maîtriser ses coûts,» explique Jean-Philippe Ricard, associé PwC Luxembourg.

Pour la bonne conduite de ses activités, une entreprise effectue de nombreuses opérations grâce à ses infrastructures informatiques et à l’utilisation de logiciels. Avec le cloud, une même entreprise peut maintenant réaliser ces mêmes opérations via internet, en externalisant à un ou des fournisseurs. Cela réduit son investissement en matériel et licences de logiciels et présente l’avantage d’avoir un service adapté à ses besoins. Ce modèle donne plus d’autonomie aux métiers qui accèdent à la technologie et aux services qui auparavant étaient du ressort de l’IT.

«Challengés par les métiers, utilisateurs et payeurs des services qu’ils utilisent dans le cloud, les CIO doivent revoir leur positionnement au sein des organisations. Ils doivent se transformer en véritable courtier de compétences, internes ou externes, pour proposer aux utilisateurs le service le plus adapté à leurs besoins, et au meilleur coût», déclare Jean-Philippe Ricard.

Des solutions adaptables à chaque entreprise

Avant de franchir le pas, de nombreuses questions se posent. Quelle structure adopter ? L’entreprise peut faire le choix d’un cloud privé, exploité par elle seule et déployé en son sein. Elle peut aussi opter pour le cloud public. Plusieurs utilisateurs peuvent y accéder via Internet et se partagent les mêmes ressources informatiques mises à disposition par le fournisseur.

Entre ces deux solutions, toutes les combinaisons entre les ressources internes du cloud privé et celles externes du cloud public sont possibles. Cyril Brunstein-Laplace, CIO, Société Générale Bank and Trust, témoigne: «Nous cherchions à consolider l'ensemble de nos serveurs d'applications, de fichiers et de messagerie sur une unique plate-forme, de façon à réduire nos coûts, tout en offrant une plus grande flexibilité à nos métiers. Dans cette optique, la mise en place d’un cloud privé, basé, entre autre, sur des technologies éprouvées de virtualisation, était pour nous la solution idéale. »

Outre les aspects techniques, le cloud change la donne sur tous les aspects juridiques liés à la propriété et à l’hébergement des données. Qui est propriétaire des données? Quel est le droit applicable si les données sont hébergées sur un serveur localisé dans un autre pays que celui de l’entreprise? Comment récupérer ses données en cas de faillite du fournisseur de services?

«Les entreprises peinent encore à évaluer leurs données. Avec le cloud, ce sont des données sur leurs clients, leurs opérations ou encore leurs employés qui peuvent être externalisées. Il est crucial de s’assurer de leur bonne protection lorsque la relation est contractualisée avec un fournisseur», explique Gary Cywie, avocat chez MNKS.

«Chez PwC Luxembourg, nous accompagnons nos clients dans la transformation de leur SI vers des solutions cloud. Nous offrons à la fois notre expertise des différents métiers de l’entreprise et la connaissance approfondie des solutions IT afin de conseiller au mieux nos clients», conclut Jean-Philippe Ricard.