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 (Photo : Dexia)

D’après la Trésorerie de l’État, la dette publique grand-ducale, appelée prosaïquement Garanties financières, en relation avec la Banque Internationale à Luxembourg (Ex-DEXIA) s’élève à l’encontre de tout le groupe DEXIA à 3 milliards d’Euros, avec un encours actuel de plus ou moins 730 millions.(http://www.te.public.lu/garanties_financieres/societes_de_droit_prive/groupe_bancaire_dexia/index.html).

Le groupe bancaire DEXIA au sens du règlement grand-ducal comporte les sociétés Dexia SA de droit belge, Dexia Banque Internationale à Luxembourg SA, Dexia Banque Belgique SA et Dexia Crédit Local de France SA ainsi que leurs véhicules d'émission… quid.

Donc la question qui se pose est celle du prix de vente (si vente il y a…du moins pas encore réalisé à ce qu’il semble d’après les tergiversations continuelles de notre Ministre des Finances) à ce jour de la Banque Internationale à Luxembourg la BIL. A supposer que le prix de vente doive refléter, au moins, la valeur intrinsèque de cet institut financier vénérable, quel va être le prix que les investisseurs Qatari vont daigner finalement payer ? Après tout avec une telle garantie de l’Etat Luxembourgeois à l’appui, n’importe quel acheteur pourrait se présenter pour acquérir la BIL, le prix à payer n’étant que virtuel vu la collatéralité de la garantie de l’Etat.

Pourquoi donc chercher exclusivement à refiler la BIL qui semble avoir dégagé un profit de 69 millions le premier quart de l’exercice 2011 (https://www.dexia-bil.lu/de/corporate/news/Seiten/resultat-net-2011-II.aspx) à nos nouveaux investisseurs au lieu et à la place d’un appel d’offre publique d’achat de la BIL ouvert à tout le monde ?

Ce serait aussi dans l’intérêt des investisseurs bernés détenteurs des titres de la défunte Dexia de trouver un acquéreur solvable par appel d’offre assorti du meilleur prix… et certainement dans le sens d’une grande transparence en conformité avec les règlements Européens en matière d’abus de marché : promouvoir la prévention des abus, l’intégrité des marchés et la protection des investisseurs.

La Commission européenne (la Direction Générale Marché Intérieur et Services) avait d’ailleurs organisé une conférence sur la révision de la directive abus de marché (MAD) le 2 juillet 2010 à Bruxelles. La conférence a réuni des responsables politiques de haut niveau, des régulateurs, des experts de l’industrie financière et des universitaires. Est-ce que le Ministre des Finances Monsieur Luc Frieden était présent à cette conférence mémorable ?
On dirait que la transparence et l’abus de marché ne sont que des préoccupations latérales, une fois n’est pas coutume, sur la place financière de Luxembourg pour les responsables politiques et le régulateur, car tout le monde reste quiescent sur la BIL à Luxembourg.