"Il s'agit d'un projet important pour l'avenir de notre pays", notait la ministre. En cette situation économique particulière, le pays devrait se poser la question de son avenir économique: "Il faut chercher de nouveaux créneaux pour favoriser le développement économique du Grand-Duché.", a dit la ministre. En effet, l'Université serait "ouverte à l'économie", sans pour autant en dépendre.
Interdisciplinarité - symbiose entre enseignement et recherche - coopération internationale
Les principes fondateurs de l'Université de Luxembourg, principes qui sous-tendent l'ensemble de ses activités de formation et de recherche, sont entre autres l'interdisciplinarité, la symbiose entre enseignement et recherche et la coopération internationale. "Nous voulons une université au sein de la Grande Région et non pas d'Université de la Grande Région", a souligné la ministre de l'Enseignement supérieur.
Par ailleurs, l'accent est mis sur la mobilité des étudiants, des enseignants et des chercheurs. Pour chaque cycle d'études proposé, les étudiants devront suivre des cours à l'étranger pendant au moins un semestre. Il revient à l'Université de nouer des contacts avec des établissements étrangers.
Etablissement public avec autonomie financière, administrative, pédagogique et scientifique
L'Université étant un établissement public, l'accès sera le plus large possible, a estimé la ministre, tout en précisant que "l'Université est destinée aux bons élèves, elle n'est pas ciblée sur les étudiants aisés".
Plus précisément l'Université de Luxembourg aura la forme juridique d'un établissement public jouissant de l'autonomie financière, administrative, pédagogique et scientifique. Ainsi l'Etat n'interviendrait donc aucunement dans le choix des contenus, a souligné Madame Hennicot-Schoepges.
Les relations entre le gouvernement et l'Université seront d'ailleurs régies par un contrat d'établissement pluriannuel d'une durée de quatre ans qui portera sur les objectifs de l'établissement dans les domaines de l'enseignement, de la recherche de la mobilité des étudiants et de l'administration ainsi que sur les moyens et les effectifs nécessaires pour la mise en oeuvre de ces activités.
La gestion de l'Université
Du point de vue de la gestion, l'Université de Luxembourg sera dirigée par une structure comportant trois éléments. Le conseil de gouvernance, composé de membres extérieurs à l'Université, déterminera la politique générale et les choix stratégiques de l'Université et exercera le contrôle sur ses activités. Le recteur détiendra le pouvoir exécutif et il dirigera l'Université en coopération avec les différentes composantes du rectorat. Le conseil universitaire, composé des représentants de tous les personnels de l'Université, règlera les affaires pédagogiques et scientifique de l'Université.
Pour ce qui est des enseignants, ce projet pourrait, aux yeux de Mme Hennicot-Schoepges, attirer des chercheurs luxembourgeois qui enseignent actuellement à l'étranger. Pour le reste, le nombre des professeurs prêts à enseigner à l'Université de Luxembourg serait déjà considérable, a noté la ministre.
Les diplômes: Bachelor- Master - Doctorat
L'Université de Luxembourg organisera des formations initiales, avancées et doctorales qui seront structurées sur trois niveaux: le premier niveau sera sanctionné par le grade de bachelor, le deuxième niveau sera sanctionné par le grade de master et le troisième niveau sera sanctionné par un doctorat. Aux premier et deuxième niveaux il y aura coexistence de filières à caractère fondamental et de filières à caractère académique. L'Université de Luxembourg contribuera à la formation initiale et continue des enseignants du système éducatif luxembourgeois.
L'Université de Luxembourg développera et valorisera une recherche à caractère fondamental, appliqué et technologique. Ces activités de recherche seront mises en oeuvre par le biais de projets; l'Université pourra bénéficier de l'intervention du Fonds National de la Recherche et ses collaborations avec les Centres de Recherche Publics seront réglées par voie contractuelle.
Trois facultés
Les enseignements et la recherche seront organisés en facultés et en centres interdisciplinaires.
Trois facultés seront mises en place:
- la Faculté des Sciences, de la Technologie et de la Communication,
- la Faculté de Droit, d'Economie et de Finance,
- la Faculté des Lettres, des Sciences Humaines, des Arts et des Sciences de l'Education.
Les centres interdisciplinaires regrouperont des chercheurs de disciplines différentes, mais travaillant sur des thématiques communes.
Quant aux cours, ils seront dispensés en allemand, français ou en anglais.
Un autre point important sera celui de l'encadrement des étudiants. Ainsi l'accompagnement des étudiants se fera d'après le modèle anglo-saxon de "l'accompagnement actif".
Concernant la problématique des logements d'étudiants, la ministre entend présenter des plans précis dans les prochains mois.
Historique
Lors de la conférence de presse, Mme Hennicot-Schoepges a également retracé l'historique de l'enseignement supérieur au Grand-Duché. Le projet de loi constitue ainsi l'aboutissement de la réforme de l'enseignement supérieur entamé à partir de 1993 avec un premier débat d'orientation à la Chambre des députés. En 1996, la réforme a été concrétisée par le vote de la loi du 11 août 1996 portant réforme de l'enseignement supérieur. En 2000, le Livre blanc sur l'enseignement supérieur au Luxembourg a tiré un premier bilan de la loi de 1996.
Le Livre blanc a notamment critiqué les longues procédures administratives et le manque de visibilité de l'enseignement supérieur au Luxembourg. "A partir de ce constat, nous avons travaillé avec fermeté à la mise en place d'une université au Luxembourg", a expliqué Mme Hennicot.
Un premier concept d'une université fut ainsi présenté le 23 mai 2001. Une note d'orientation du gouvernement en date du 14 décembre 2001, un séminaire organisé le 14 mars 2002 à Mondorf-les-Bains au sujet de l'Université de Luxembourg, ainsi que diverses consultations avec les acteurs concernés ont trouvé leur aboutissement dans ce projet de loi.