Paperjam.lu

 (Photo: Chambre des salariés)

Après la Wallonie, et avant la Sarre en 2018, c’est au tour du Luxembourg de prendre la présidence du comité économique et social de la Grande Région pour deux ans.

Ce vendredi 16 décembre, ce changement de présidence a été officialisé au «Luxembourg Lifelong Learning Center». Le lieu n’a pas été choisi de manière désintéressée. Il incarne une des préoccupations majeures du CESGR: la formation professionnelle. Elle constitue un facteur essentiel d’innovation et de croissance, et un levier essentiel d’employabilité et de mobilité. Sans formation, pas de croissance durable pour notre économie.

Philippe Ledent, président sortant, a présenté la synthèse des travaux menés sous la présidence wallonne. Une des orientations prioritaires touche au développement d’une industrie manufacturière à haute valeur ajoutée au sein de la Grande Région, qui pourrait passer par exemple par le développement de zones de déploiement industriel transfrontalières (ZDIT) (exemple: Esch et Alzette Belval) qui pourraient être à la base de la création d’écosystèmes co-gérés par les différents territoires au profit de projets nouveaux et démonstrateurs (silver economy, campus d’activités nouvelles,...).

Philippe Ledent et Jean-Claude Reding souhaitent la mise en œuvre d’un véritable projet qui favoriserait le bien vieillir en Grande Région, notamment autour de la «silver economy». Cette économie liée au vieillissement de la population est un enjeu économique et social à l’heure où nos systèmes de protection sociale vont faire face à une augmentation de la population et un allongement de la durée de la vie. Ils proposent que l’initiative de cluster mise en place entre la Lorraine et la Sarre puisse être étendue à l’ensemble de la Grande Région.

La Dr. Jeanne Marie Ruffing de l’Observatoire interrégional du marché de l’emploi (OIE) a détaillé le rapport socio-économique 2015/2016 du CESGR. Il en ressort quelques enseignements marquants comme l’augmentation, quoique ralentie, des travailleurs frontaliers, la bonne tenue de l’économie luxembourgeoise et allemande (Sarre et Rhénanie), la chute des emplois industriels en Lorraine depuis 5 ans (–30%) et l’importance du nouveau Grand Est pour l’avenir de la Grande Région, les efforts wallons en matière de R&D, la diminution et le vieillissement de la population en Sarre. Et enfin une situation de quasi plein emploi en Rhénanie Palatinat et en communauté germanophone.

Les différents présidents des groupes de travail du CESGR ont présenté la synthèse de leurs travaux et de leurs recommandations en matière d’économie, de formation professionnelle, de transports et d’infrastructures et de santé.

Le nouveau président envisage de s’inscrire dans la continuité des travaux menés sous les présidences précédentes. Son souhait est de mettre l’accent sur la formation professionnelle en lien avec la digitalisation de la société et de l’économie afin de veiller à l’employabilité et à l’épanouissement des salariés au sein de la Grande Région. Pour Jean-Claude Reding, la formation professionnelle accompagne les mutations technologiques, le changement des organisations, et permet à plusieurs millions de personnes chaque année de renforcer leur employabilité.

Rappelons enfin que sur le plan politique, la ministre luxembourgeoise Corinne Cahen succède au ministre wallon René Collin.