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 (Photo: Etienne Delorme/archives)

Le 3 janvier 2010, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a convié la presse luxembourgeoise à la traditionnelle réception de nouvel an au Musée national d’histoire et d’art à Luxembourg (MNHA).

Dans son allocution, Jean-Claude Juncker a félicité la presse luxembourgeoise pour la qualité de son travail rédactionnel en soulignant que "la façon dont elle véhicule l’information est particulièrement bonne". Dans son analyse, la liberté de la presse est "un bien qu’il convient de protéger et de développer dans une démocratie".

Jean-Claude Juncker s’est exprimé contre l’idée de permettre aux représentants des médias d’accéder aux dossiers de l’administration publique en arguant "qu’il ne faut pas dévoiler publiquement les cheminements intellectuels de l’administration publique avant qu’ils ne sont menés jusqu’au bout".

Jean-Claude Juncker a également relevé la difficulté croissante que ressentent certains organes de presse, notamment la radio et la télévision, d’appréhender voire de refléter les différentes dimensions de phénomènes politiques de plus en plus complexes, multiformes et stratifiés qui ne sauraient être résumés en 90 secondes dans toute leur complexité. Il a recommandé au public de ne pas se limiter à la radio, la télévision et de lire également des journaux.

Jean-Claude Juncker a également saisi l’occasion pour commenter la nouvelle loi sur les médias en Hongrie. Il a estimé qu’il faut agir contre la nouvelle loi en Hongrie qui est allée trop loin dans ses efforts visant à contenir l’usage excessif de l’application de la liberté de la presse.

Pour l’année 2011, le Premier ministre souhaite enfin qu’on réfléchisse davantage avant d’entamer des actions, qu’on fasse preuve de plus d’opiniâtreté pour cerner les multiples facettes d’un problème et qu’on aborde les problèmes en adoptant une approche plus calme. Il s’est exprimé en faveur d’une meilleure gouvernance et a appelé de ses vœux de meilleurs commentaires politiques. Jean-Claude Juncker a finalement félicité la presse luxembourgeoise pour l’universalité de sa couverture journalistique, qui couvre l’échelon local, national et international.

Le président du Conseil de presse, Josy Lorent, s’est interrogé de son côté sur les répercussions à long terme des bouleversements qui sont à l’œuvre dans le domaine de la sphère médiatique avec l’avènement de nouveaux produits médiatiques et l’interconnexion croissante des différents médias. Le président du Conseil de presse a notamment regretté que le primat de la rapidité s’exerce trop souvent aux dépens de la qualité et du sérieux de la recherche journalistique. Dans ce contexte, il a notamment salué l’adoption de la nouvelle loi sur la presse au Luxembourg et qui protège le titre de journaliste professionnel et accorde plus de possibilités pour l’autorégulation. Josy Lorent a également posé la question de l’ouverture des dossiers de l’administration publique aux représentants des médias.

À l’échelon international, Josy Lorent a brossé un tableau plus sombre du métier de journaliste. En se référant aux 105 journalistes qui ont laissé leur vie en exerçant leur métier, Josy Lorent a montré "quel prix élevé on paye dans certains États pour défendre la liberté de la presse".