L’édition 2014 du guide technique «Investment Funds in Luxembourg – A technical guide» d’EY Luxembourg vient de paraître. Ce guide est conçu afin de répondre aux nombreuses questions liées à la constitution et au fonctionnement de fonds d’investissement au Luxembourg. L’édition 2014 inclut les dernières mises à jour en termes de législation et de réglementation.
Reprise du marché et attentes positives
Après une longue période de croissance relativement morose, l’industrie mondiale de la gestion d’actifs n’a pas uniquement connu la reprise mais a également augmenté ses actifs sous gestion pour atteindre un niveau supérieur à celui précédant la crise financière. Selon des données publiées par EFAMA au 31 mars 2014, les actifs sous gestion des fonds européens (OPCVM) se sont élevés à 7.200 milliards d’euros en comparaison de 5.700 milliards d’euros au 31 mars 2008.
Selon l’édition 2014 du Global Regulated Funds Survey publié par EY, l’industrie mondiale des fonds d’investissement semble très optimiste, tablant sur une croissance annuelle de l’afflux net d’argent frais de l’ordre de 9% au cours des cinq années à venir. Les taux de croissance de l’afflux net d’argent frais pour l’industrie dans son ensemble étaient jusqu’à récemment encore de l’ordre de 3% à 5%. Au vu des prévisions actuelles, il est donc évident que les gestionnaires ont plutôt confiance en un marché haussier. Pour atteindre ce taux de croissance, les gestionnaires cherchent à tirer parti de la recherche constante de gains de la part des investisseurs dans l’environnement actuel de taux d’intérêt avoisinant les zéro pourcents. Au cours des cinq ans à venir, les gestionnaires ont de grandes attentes relatives au développement de produits novateurs et au recentrage sur les fonds de base et gérés activement.
Alors qu’une attention accrue portée directement aux consommateurs se profile, les gestionnaires se concentrent sur l’avantage concurrentiel susceptible d’être dégagé dans leurs marchés existants en développant des produits conformes aux attentes des investisseurs et susceptibles de leur procurer les résultats souhaités, tels que les stratégies de rendement absolu, les produits lifestyle ou à capital garanti. Étant donné l’actuelle faiblesse des taux d’intérêt, si les gestionnaires peuvent concevoir et commercialiser avec succès des produits qui surpasseront les produits d’épargne traditionnels, alors ils pourront gagner une part de marché significative.
Sur le plan réglementaire
Plusieurs étapes essentielles ont été franchies. Celle franchie le 22 juillet dernier en a été l’une des plus significatives, étant la date limite pour la mise en œuvre de la directive AIFM. En effet, des progrès importants ont été réalisés et une clarté a été apportée sur les modalités pratiques d’application de la Directive et bien d’autres clarifications vont suivre. Les espoirs sont mitigés quant au renouvellement pour la directive AIFM du succès rencontré par la Directive OPCVM – mais une nette tendance à un optimisme grandissant quant aux catégories d’actifs alternatives à plus long terme se dessine.
Les conséquences durables de mesures telles que MiFID II, RDR (Retail Distribution Review) et d’une gamme d’autres initiatives individuelles à l’échelle de chaque pays sont toujours perceptibles; les produits de fonds négociables en bourse (ou ETF) étant les grands gagnants et de nombreux gestionnaires prévoyant la possibilité de modèles de distribution directement destinés aux investisseurs, étant donné les nombreuses interdictions de versement de commissions et d’autres avantages financiers. Les conséquences à plus long terme de ces mesures restant encore à démontrer, plus particulièrement pour les plus petits gestionnaires d’actifs présentant un profile moins avantageux, bon nombre d’entre eux tablent toutefois sur un renforcement supplémentaire des plus importants acteurs de la gestion d’actifs.
Défis pour l’avenir
Selon Michael Ferguson, EMEIA Regulated Funds Leader et Wealth & Asset Management Leader chez EY Luxembourg, certaines questions cruciales doivent encore être prochainement réglées:
«Augmenter la pénétration des produits de fonds d’investissement dans une base de clients élargie de sorte qu’ils deviennent un produit d’épargne courant n’est pas un nouveau défi en soi et n’est non plus pas susceptible d’être résolu à court terme. Ce processus est devenu d’autant plus complexe car les investisseurs disposent de connaissances relativement limitées des produits d’investissement et également en raison du modèle intermédiaire de la distribution de produits, l’intermédiaire étant seul en charge de la relation client. Le vrai défi qui se pose réside plutôt dans l’alignement des intérêts des trois acteurs essentiels de ce modèle opérationnel, à savoir: le gestionnaire de portefeuille, l’intermédiaire et l’investisseur final. Les médias sociaux et le monde numérique, plus particulièrement dans le domaine de la formation, de l’information et de la transparence en matière de choix et de prix des produits pourraient, à terme, devenir de véritables canaux de distribution.
Comment exploiter le réel potentiel offert par internet et les médias sociaux pour le concrétiser en un facteur de réussite essentiel, à fortiori alors que la grande majorité des gestionnaires sont convaincus de l’influence significative que vont prendre à l’avenir ces médias sur les produits et les stratégies de distribution; la vraie difficulté résidant davantage dans leur mise en pratique. En outre, les médias sociaux offrent également la possibilité d’améliorer les connaissances des investisseurs ainsi que de développer leur marque et d’augmenter la notoriété de leurs produits auprès des investisseurs de détail.
Répondre aux attentes et demandes changeantes des investisseurs - particulièrement à la lumière de leur demande de types de produits comportant plusieurs actifs et ceux orientés vers le résultat - peut résulter en une discussion sans fin et ayant potentiellement des significations différentes pour chacune des parties concernées. Tout d’abord, il est essentiel de déterminer les attentes des investisseurs et, plus important encore, du point de vue du gestionnaire de placements, qui dispose de la capacité d’investissement ainsi que celle à fournir de tels produits.
Une autre préoccupation essentielle va consister à tirer parti des opportunités offertes à deux niveaux par les marchés émergents, à savoir en tant que catégorie d’actifs, et source de flux d’actifs dans un marché où la performance est relativement faible. Outre les capacités d’investissement nécessaires à offrir une couverture sur ces marchés, des défis plus pratiques tels que la structuration de produits de gestion d’actifs à destination d’une plus large base d’investisseurs vont se poser. Afin de bénéficier des flux d’actif émanant des marchés émergents, le défi va consister, au cours des prochaines années, à composer avec de nombreuses initiatives réglementaires susceptibles de les restreindre, telles que le passeport local et les régimes de reconnaissance mutuelle.
Surtout, il sera essentiel de trouver un juste milieu entre la gestion de l’agenda réglementaire et la prise en compte des objectifs relatifs au cœur de métier et à l’innovation. La gestion de l’agenda réglementaire continue en effet à être une priorité absolue et l’objet de la plus grande attention et d’investissement en temps et en ressources de la part des cadres expérimentés. Leur défi est de faire en sorte que cette réglementation ne soit pas une fin en soi, qu’elle n’élimine pas l’entreprenariat, ni ne crée des barrières artificielles et ne restreigne l’innovation ou bien encore ne génère l’attente irréaliste d’un futur environnement exempt de risques.
À propos de l’édition 2014 du guide Investment Funds in Luxembourg
«Investment Funds in Luxembourg - A technical guide» est un guide technique présentant, dans un format clair et concis, une introduction de Luxembourg comme place financière de choix pour les fonds d’investissement. Il détaille les types de fonds disponibles à Luxembourg et fournit un résumé des dispositions règlementaires applicable à la constitution et au fonctionnement des fonds d’investissement luxembourgeois. Cette édition inclut également la règlementation applicable aux sociétés de gestion et aux gestionnaires de fonds alternatifs ainsi que les dispositions applicables aux prestataires de services basés au Luxembourg.
Cette publication de 500 pages peut être téléchargée sur le site internet d’EY Luxembourg.