La faillite de Mangen remonte à février 2012 (Photo : Charles Caratini)

La faillite de Mangen remonte à février 2012 (Photo : Charles Caratini)

Étude de Creditreform sur les faillites au premier semestre 2012. Les entreprises âgées de plus de cinq ans très touchées (+43,64 %). Régression soutenue au niveau des firmes de moins de cinq ans (-4,97 %).

«Nous avons malheureusement constaté une nette progression des faillites au Luxembourg durant le premier semestre de cette année», a déclaré Herbert Eberhard, administrateur délégué de Creditreform Luxembourg. Dans une étude sur la situation des faillites au Grand-Duché, Creditreform note que durant les six premiers mois de cette année 571 faillites ont été enregistrées au Luxembourg contre seulement 452 pendant la même période l’année précédente, ce qui représente une augmentation de 26,33%.

Avec 571 faillites le Luxembourg a atteint des sommets jamais encore notés auparavant. Tandis qu’en Allemagne, les défaillances d’entreprises ne progressent que d’un pourcent, dans la région de Trèves, la hausse constatée est d’environ 23 pourcent, comme au Luxembourg.

La part des entreprises âgées de plus de cinq ans ayant fait faillite a augmenté de façon inquiétante au premier semestre 2012 et passe de 64% à 74%. Creditreform constate que cette progression négative unique en Europe s’est encore accélérée. L’étude retient que 418 entreprises âgées de plus de cinq ans, ont fait faillites au premier semestre ce qui représente une croissance de 43,64% par rapport à la même période de l’année dernière. La part des entreprises âgées de moins de cinq ans ayant fermés leurs portes a reculé de 35% à 25%. Les nombreuses initiatives du gouvernement luxembourgeois ont joué un rôle de stabilisateur au niveau des jeunes firmes, affirme Herbert Eberhard.

Au total 153 des ces entreprises ont failli contre161 une année plus tôt, soit une diminution de 4,97%.
Le tribunal d’arrondissement de Luxembourg a enregistré 508 faillites (premier semestre 2011: 399), ce qui correspond à une augmentation de 27,32%. Pendant la même période, les faillites notées au tribunal d’arrondissement de Diekirch ont cru de 18,87% pour atteindre 63 unités (2011: 53 faillites).

Si on analyse le nombre de faillites par secteur d’activité, on constate dans le secteur de la production, que la part de marché est très faible avec 1,158 ou de neuf faillites. La quotepart des faillites au niveau de la construction est de 6,48% et a reculé de 9,76% à 37 unités. Le commerce avec 158 faillites (+ 27,42%) est fortement atteint en chiffres absolus tandis que la part de marché est relativement stable avec 27,67% contre 27,43% en 2011. Le secteur des services reste avec 367 faillites (+ 32,01%) et une part de marché de 64,27% (64,10% en 2011) un triste leader.
Creditreform analyse aussi les faillites par rapport à la forme juridique des entreprises. Elle constate une forte progression des faillites au niveau des sociétés anonymes avec une croissance 30,60% à 239 unités. La progression des faillites chez les sociétés à responsabilité limitée est de 23,08% et passe de 260 à 320 unités.
La faillite de l’entreprise de construction Mangen Constructions, avec un chiffre d’affaires de 7 mio. d’euros et environ 100 emplois perdus, a fait l’objet de nombreuses discussions. Cette année, il y a eu de nombreuses petites et moins connus entreprises qui sont en faillites, si on ne tient pas compte de la société Sport Plus ç S.A. (16 employés + 2,0 mio. d’euros de chiffre d’affaires) ou de lafirme R.Boon avec 20 employés et 8,0 moi. d’euros de chiffre d’affaires.
Même si quelques «carcasses juridiques» de firmes plus actives ont été mises en faillites, il faut craindre que si cette dynamique au niveau des faillites en général continue, la barrière psychologique de 1.000 faillites en une année sera dépassée cette année, écrit Creditreform Luxembourg dans son étude.