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 (Photo: Pixabay)

Chaque nouvelle génération vit plus longtemps que la précédente. Fêter ses 100 ans n’est pas de la science-fiction puisque le nombre de centenaires à travers le monde augmente rapidement. Ce vieillissement de la population a un impact majeur sur notre société: sur le temps que nous passons à étudier, à travailler et à profiter de la retraite, sur notre système de santé, sur le coût des retraites, etc. Et malgré le fait que les débats sur ce sujet sont entamés depuis bien longtemps, beaucoup d’employés n’ont pas encore conscience des changements que cela va engendrer dans leur vie: d’après les derniers résultats du Workmonitor de Randstad, seuls 20% des salariés qui travaillent au Luxembourg pensent que les enfants nés aujourd’hui vivront jusqu’à 100 ans. Alors que dans de nombreux pays, l’espérance de vie atteint déjà ce niveau et continue de croître.

Économiser pour sa retraite n’est pas une priorité pour les salariés du Luxembourg

Vivre plus vieux signifie plus d’années de retraite. Mais pour pouvoir les financer, il faudra inévitablement travailler plus longtemps. 77% des personnes interrogées dans le cadre de l’étude Workmonitor sont conscientes de ce fait. Mais au Luxembourg, ceci est loin d’être une évidence, car plus d’un tiers des employés ne s’attendent pas à travailler plus longtemps. 91% ne prévoient que très peu d’épargne (5 à 10% de leurs revenus) en vue de leur retraite. Dans certains pays comme Singapour, l’Inde ou la Malaisie, les répondants semblent beaucoup plus prévoyants; près de la moitié d’entre eux déclarent vouloir épargner plus de 20% de leurs revenus afin de bénéficier d’une retraite confortable.

L’image des seniors: peu de préjugés au Luxembourg

Si l’âge de la retraite augmente et que les employés sont amenés à travailler plus longtemps, le nombre d’actifs de plus de 55 ans va immanquablement augmenter. Une solution préconisée par les experts est de laisser ces personnes travailler plus longtemps, mais moins d’heures. Les employés au Luxembourg sont plutôt en accord avec cette proposition, car moins de la moitié d’entre eux pensent que les plus de 55 ans doivent travailler autant que les jeunes générations. Mais ils sont d’avis que très peu d’entreprises ont mis en place des politiques pour attirer et retenir cette catégorie d’âge (29%).

Contrairement aux idées reçues qui sévissent dans de nombreux pays (notamment en Asie), au Luxembourg, les seniors ne sont ni perçus comme moins productifs (18% des répondants se rangent à cette opinion contre plus de 60% en Chine, Inde ou Malaisie), ni perçus comme davantage absents pour cause de maladie. Ce qui est d’ailleurs une réalité puisque des études démontrent que le niveau de productivité est similaire toutes générations confondues et que l’absentéisme souvent moins élevé chez les plus de 55 ans que chez les jeunes.

L’apprentissage tout au long de la carrière

Travailler plus longtemps a également un impact sur l’employabilité. Reste-t-on capable de décrocher un nouvel emploi et de s’adapter à un nouveau contexte de travail? Il apparaît comme une évidence pour plus de 90% des personnes interrogées au Luxembourg qu’il est nécessaire de continuer à se former, quel que soit l’âge. Une mise à niveau des compétences tous les cinq ans permettrait, pour 84% de l’échantillon, d’améliorer son employabilité. Cependant, plus des deux tiers des personnes interrogées au Luxembourg (68%) estiment qu’il est plus difficile pour les seniors d’acquérir de nouvelles compétences. Encore un a priori qui a la vie dure...