Romain Hoffmann, président du Groupement Pétrolier Luxembourgeois (Photo : archives paperJam)

Romain Hoffmann, président du Groupement Pétrolier Luxembourgeois (Photo : archives paperJam)

Dans le cadre d’une conférence de presse, tenue le 13 juin 2012, les représentants du GPL ont dressé le bilan de l’activité pétrolière au Luxembourg en 2011 et ils ont rendu attentif aux perspectives de marché et au cadre réglementaire qui conditionnent l’avenir de l’industrie pétrolière en Europe.

Dans son introduction, le président, Romain Hoffmann, a souligné l’importance du secteur pétrolier pour l’économie luxembourgeoise, importance qui s’exprime sous forme de quelque 2500 emplois et de recettes budgétaires annuelles de 1,11 milliard EUR, collectées sous forme de taxes sur les carburants.

Le marché pétrolier luxembourgeois a évolué favorablement en 2011. Ainsi, les ventes de carburants (essences et diesel) ont progressé de 5 % après les années de crise, mais elles sont restées en-dessous des niveaux records atteints en 2005. Les ventes de gasoil chauffage, par contre, ont régressé fortement (-15,4%) à cause des températures clémentes et comme suite à la modernisation des installations de chauffage et à l’amélioration des performances énergétiques des immeubles chauffés.

Les prix pétroliers sont restés fermes sous l’influence d’une demande dynamique et des tensions politiques dans plusieurs pays producteurs de pétrole. Ce mouvement, combiné avec la relative faiblesse de l’euro, a fait que les cours de pétrole brut, exprimés en devise européenne, ont atteint un nouveau sommet en mars 2012. René Winkin, secrétaire général du GPL, a expliqué l’impact de cette évolution sur les tarifs officiels luxembourgeois sous le régime des prix réglementés. Il a ajouté qu’au 1ier janvier 2012, le Luxembourg a atteint, comme prévu, le niveau minimal des droits d’accises sur le diesel, fixé à 0,33€/litre. Pour le reste, les accises sur les produits pétroliers sont restées inchangées depuis plusieurs années déjà.

Sous le titre « Quelles perspectives pour l’industrie pétrolière européenne ? », le GPL a rendu attentif au mauvais climat d’investissement dans le secteur européen du raffinage, influencé par l’imprévisibilité et la non-stabilité du cadre réglementaire de l’UE. Il est évident que les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de promotion d’énergies alternatives ne resteront pas sans effets sur la demande de produits pétroliers en Europe. Toutefois, même les scenarios très optimistes de l’Agence Internationale de l’Energie attribuent encore un rôle déterminant à l’industrie pétrolière lorsqu’il s’agit de couvrir les besoins en énergie du secteur des transports d’ici 2050. « Nul ne sait prétendre avec certitude si les pistes actuellement promues, telles que la voiture électrique ou les biocarburants, constitueront des solutions fiables et suffisamment importantes pour répondre à nos besoins de mobilité, d’où l’intérêt de veiller au maintien d’une industrie pétrolière compétitive en Europe », a conclu le secrétaire général du GPL, tout en ajoutant que le rôle de l’industrie pétrolière ne se limite pas à la seule production de carburants : « En effet, en tant que principal fournisseur de la pétrochimie, le secteur pétrolier se trouve à la base de la chaîne de valeur ajoutée d’une industrie qui contribuera certainement aux percées innovatrices appelées à fournir les réponses technologiques aux défis écologiques et énergétiques de demain ».