Les signataires, Marc Lemmer (CRP Henri Tudor) et Ali Kaes (SIDEN), entourés de l'équipe du projet. (Photo: CRP Henri Tudor)

Les signataires, Marc Lemmer (CRP Henri Tudor) et Ali Kaes (SIDEN), entourés de l'équipe du projet. (Photo: CRP Henri Tudor)

Le Syndicat Intercommunal de Dépollution des Eaux résiduaires du Nord (SIDEN), l’Université du Luxembourg et le CRP Henri Tudor viennent de lancer officiellement au Luxembourg le projet européen INNERS «Innovative Energy Recovery Strategies in the Urban Water Cycle». Le projet regroupe onze partenaires des Pays-Bas, de Grande-Bretagne, de France, d’Allemagne, de Belgique et du Luxembourg, autour de la mise en œuvre d’une approche innovante pour optimiser le bilan énergétique des systèmes d’eau urbains.

Les réseaux d’assainissement classiques véhiculent non seulement des quantités d’eau considérables, mais aussi des quantités d’énergie non négligeables, principalement sous forme thermique et biochimique. C’est justement cette énergie, insuffisamment exploitée, qui est au cœur du projet INNERS. Le projet a, en effet, pour objectif de concevoir un cycle de l’eau urbain durable, neutre en énergie voire même producteur d’énergie. L’énergie pourrait être gagnée à travers des échangeurs thermiques ou la cogénération avec du gaz de digestion de boues d’épuration.

L’équipe du projet travaillera sur plusieurs axes:

  • l’analyse comparative («Benchmarking») au niveau européen des systèmes d’assainissement;
  • le développement et l'essai de nouvelles technologies réduisant la consommation d'énergie pour le fonctionnement des stations d'épuration;
  • la prise de conscience des acteurs clés dans le domaine de la gestion des eaux usées par la démonstration des avantages offerts à moyen et long termes par la mise en œuvre d'un cycle de l'eau urbain durable;
  • l'identification des ajustements réglementaires nécessaires pour mettre en œuvre les idées et technologies novatrices dans le domaine des réseaux d’assainissement urbain.

Des projets de démonstration novateurs sont également prévus, notamment le chauffage d’un immeuble composé d’appartements et d’une piscine à l’aide d’échanges thermiques avec les eaux usées.

Le CRP Henri Tudor et l’Université du Luxembourg participeront aussi au développement d’un système de management de l’énergie en ligne (Energy Online System – EOS) permettant l'optimisation de la consommation énergétique des stations d’épuration.

Le projet INNERS renforce la collaboration entre les différents partenaires luxembourgeois. La collaboration entre le CRP Henri Tudor et le SIDEN date du début des années 2000. Les deux partenaires ont travaillé ensemble sur le projet européen LIFE+ SIDEN qui avait expérimenté et validé dans la station d’épuration des eaux usées de Bleesbruck une méthodologie de contrôle et d’optimisation en temps réel des procédés de traitement des eaux. Un deuxième projet qui marque cette collaboration est le projet RESEAUSURE, cofinancé par le Fonds National de la Recherche (FNR) et qui vise à développer un outil de contrôle en temps réel du réseau d'assainissement des localités regroupées autour du lac de la Haute-Sûre afin de réduire les émissions de polluants émanant du réseau par temps de pluie. L’outil est mis en place dans la station d’épuration de Heiderscheidergrund. Celle-ci aura aussi un rôle important à jouer dans le cadre du projet INNERS puisqu’elle servira de démonstrateur pour informer des effets à court et moyen termes du cycle de l’eau durable. Quant à l’Université du Luxembourg, elle s’est jointe aux deux partenaires dans le cadre de ce projet en y apportant ses compétences dans le domaine de l’optimisation énergétique de stations d’épuration. En plus de sa participation aux différents axes de travail, l’Université du Luxembourg utilisera les enseignements de ce projet dans ses modules de formation.

Le projet INNERS, qui sera conduit jusqu’en décembre 2014, est cofinancé dans le cadre du programme européen INTERREG IVB North-West Europe.