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 (Photo: Fondation Idea)

Cinq ans après son lancement, la stratégie Europe 2020 semble s’être enlisée. Si l’Union européenne ne parvient pas à lui donner une nouvelle impulsion, le risque est très grand qu’elle connaisse le sort peu enviable de son «prédécesseur»: la stratégie de Lisbonne. Cette dernière avait pris, en l’an 2000, l’engagement ambitieux de faire de l’UE «l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde» à l’horizon 2010. Or, malgré un «lifting» en 2005, les objectifs fixés par l’Agenda de Lisbonne étaient loin d’être atteints lorsque le bilan final fut dressé en 2010.

Aujourd’hui, l’UE doit relever un double défi: d’une part, elle doit continuer à endiguer les vents contraires de la crise souveraine. D’autre part, elle doit surmonter ses faiblesses structurelles et renforcer son modèle socio-économique en œuvrant pour une croissance «intelligente, durable et inclusive» telle qu’elle est - à juste titre - préconisée par la stratégie Europe 2020. En conséquence, le réexamen à mi-parcours de la stratégie Europe 2020, qui doit avoir lieu en 2015, constitue une occasion unique (voire la dernière chance?) de lui insuffler une nouvelle dynamique.

À cet égard, la Fondation Idea asbl avance quatre recommandations qui pourraient alimenter la révision de la stratégie européenne.

  • Utiliser des objectifs plus qualitatifs afin d’améliorer le suivi de la stratégie: la performance d’un système socio-économique ne peut être mesurée sur la seule base de données quantitatives, telles que les dépenses consacrées à la R&D ou le nombre de nouveaux emplois créés. La stratégie Europe 2020 devrait également prendre en compte des critères de perception afin de mieux appréhender sa portée socio-économique;
  • Améliorer la visibilité de la stratégie auprès des citoyens et des entreprises européens en revoyant la communication qui entoure cette dernière. Il faudrait trouver un «ambassadeur» prêt à incarner la vision Europe 2020 et à défendre ses objectifs; associer davantage les citoyens européens aux décisions européennes qui les concernent; lancer un débat public européen par le biais d’une grande conférence annuelle paneuropéenne, visant à informer les citoyens européens sur la stratégie et sa mise en œuvre;
  • Intégrer la démarche Europe 2020 dans une stratégie globale, réunissant toutes les autres politiques de l’UE - allant de l’agriculture jusqu’au transport - et constituant une feuille de route commune et cohérente pour toutes les politiques au niveau européen ainsi qu’au niveau des États membres;
  • Allouer davantage de moyens financiers aux priorités de la stratégie Europe 2020 dans une optique d’efficacité et impliquer davantage la Banque européenne d’investissement dans la stratégie.

Le texte intégral de l’idée du mois est disponible sur le site fondation-Idea.lu.