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Ce crédit permettra à ADA de renforcer le soutien financier et logistique qu'elle fournit aux acteurs de la microfinance en Amérique du Sud et en Afrique. Plus de la moitié des êtres humains sont économiquement marginalisés et exclus des services financiers formels. Parmi eux, de plus en plus nombreux sont les personnes qui réagissent pour améliorer leurs conditions de vie : ils créent leur propre petite entreprise, le plus souvent de type informelle qui génère un revenu et un pouvoir d'achat qui dynamise et fait vivre la communauté à la quelle ils appartiennent.

Les nombreux risques – climatiques, sanitaires ou sociaux – que ces microentrepreneurs affrontent, engendrent des fluctuations de revenus et les maintiennent dans une situation de vulnérabilité aiguë. Dans ce contexte de précarité, l'accès à une offre de services financiers diversifiés et adaptés constitue un outil efficace de lutte contre la pauvreté. On parle alors de "microfinance". En effet, les microcrédits proposés et gérés par les institutions de microfinance (IMF) sont généralement des prêts à court terme (moins d'un an) pour un montant variant de 200 à 1.500 euros, essentiellement destinés à des secteurs d'activités tels que le commerce, l'artisanat, l'agriculture et d'autres petites activités productives…

A travers son programme LUXMINT (Luxembourg Microbanking INTermediary scheme), ADA consolide les IMF d'Afrique et d'Amérique Latine dans le financement de telles activités. C'est la deuxième fois que etika et la BCEE soutiennent le programme LUXMINT : En janvier 2002, un crédit alternatif de 124.000 euros a été accordé à ADA pour ce programme.

Au 1er août 2004, une rallonge de 260.000 euros sur cinq ans a été investie en renforcement du même programme. En raison de la très forte plus-value sociale du projet, etika a décidé de soutenir l'investissement par l'apport de 40.000 euros de ses fonds propres en garantie du prêt.

C'est ce type de crédit qui, une fois distribué à des institutions de microfinance (IMF) locales, permet à des gens comme Fernando de faire vivre sa famille: Fernando Intriogo Rezabala habite à Santa Cruz en Bolivie. Il a quatre enfants. Apprenti en couture, Fernando voulait s'installer à son compte mais n'avait aucune réserve d'argent pour pouvoir lancer sa propre affaire.

Un jour, il rencontre FIE, une IMF bolivienne spécialisée dans l'offre de services financiers aux populations pauvres qui accepte de lui octroyer un prêt après examen de son dossier. Grâce à ce crédit, Fernando a pu acheter des machines et des étoffes, et a ainsi pu ouvrir son propre atelier de confection.

Depuis, il s'est spécialisé dans la confection de pantalons en jeans car il sait qu'il existe un marché potentiel. Les revenus générés par son activité augmentent peu à peu, et grâce à la régularité de ses remboursements, il a pu obtenir un second prêt, plus élevé.

Pour stimuler une dynamique de croissance cohérente et durable, les produits financiers proposés par LUXMINT sont diversifiés, allant du prêt (80% du portefeuille) à la participation en capital, en passant par la garantie. Ceci permet à l'IMF de renforcer progressivement sa viabilité, en élargissant son portefeuille de crédit et en diversifiant ses sources de financement. Ainsi, fin 2003, les ressources équivalentes à 1,5 millions d'euros étaient investies auprès de 13 IMF d'Amérique Latine (86% du portefeuille) et d'Afrique. ADA prévoit d'étendre géographiquement le portefeuille, en veillant à équilibrer sa présence entre l'Amérique Latine et l'Afrique.

Concrètement, les investissements de LUXMINT se situent entre 50.000 et 150.000 euros et sont effectués en US dollars ou en euros pour des périodes de 2 à 5 ans (moyen terme). LUXMINT se démarque donc par la flexibilité et la diversité de son offre. En 2003, un investissement supplémentaire a été réalisé au Nicaragua ainsi que deux garanties au Maali et au Bénin. En juillet 2004, LUXMINT a accordé un prêt de 150.000 euros à l'association WAGES (Women and Associations for Gain both Economic and Social) située au Togo.

Le mécanisme épargne et crédit alternatif

Depuis janvier 1997 la BCEE et etika ont mis en place un mécanisme destiné à financer les activités économiques à plus-value environnementale, sociale ou culturelle. Au 30 juin 2004, 477 épargnants engageant une épargne de plus de 10 millions d'euros ont permis de concrétiser plus de 80 projets.

Les bénéficiaires des crédits alternatifs, sélectionnés par le comité de crédit de etika sur des critères éthiques et par la BCEE sur des critères économiques, profitent de crédits à taux préférentiels car l'épargnant renonce au profit du preneur de crédit à une partie de la rémunération usuelle d'un compte épargne traditionnel. Ceci permet à la BCEE d'appliquer la même réduction du taux d'intérêt - à savoir 0,25 % depuis juillet 2003 - sur les crédits accordés aux projets qui privilégient des objectifs écologiques et sociaux.

Plus d'informations sur le site de ADA : www.microfinance.lu et de etika : www.etika.lu