La Cour de justice de l'Union européenne (Photo: David Laurent / archives)

La Cour de justice de l'Union européenne (Photo: David Laurent / archives)

Deutsche Börse et NYSE Euronext sont des sociétés actives dans le domaine des marchés financiers. Le 29 juin 2011, elles ont notifié à la Commission un projet de concentration qui visait la création d'une société de droit néerlandais du nom de HoldCo. Celle-ci devait acquérir, dans le cadre d’une offre publique d’achat, l’ensemble des titres en circulation émis par Deutsche Börse, en échange de ses propres titres. À la clôture de l’offre, une société de droit américain, nouvellement créée et totalement détenue par HoldCo, devait fusionner avec NYSE Euronext, laquelle devait devenir une filiale intégralement détenue par HoldCo.

Par décision du 1er février 2012, la Commission a déclaré l’opération de concentration incompatible avec le marché intérieur. Dans sa décision, la Commission a analysé les effets du projet de concentration sur les marchés de certains instruments financiers dérivés européens négociés en bourse (notamment taux d’intérêt européen, produits dérivés sur actions individuelles et produits dérivés sur indices boursiers). Elle a conclu que le projet conduirait probablement à entraver de manière significative la concurrence effective en créant une position dominante ou une situation de quasi-monopole. En effet, selon la Commission, la concentration aurait abouti à une structure verticale unique, réalisant la négociation et la compensation de plus de 90% des transactions mondiales de produits dérivés européens négociés en bourse. Deutsche Börse a formé un recours devant le tribunal de l’Union européenne afin de demander l’annulation de cette décision.

Par son arrêt rendu aujourd’hui, le tribunal rejette l’ensemble des moyens invoqués par Deutsche Börse.

En particulier, le tribunal considère, d’une part, qu’aucun des arguments avancés par Deutsche Börse ne permet de remettre en cause les conclusions de la Commission sur la définition du marché pertinent. Selon le tribunal, c’est sans commettre d’erreurs de droit ou d’appréciation que la Commission a considéré que les produits dérivés négociés en bourse (ETD) et les produits dérivés négociés de gré à gré (OTC) faisaient partie de marchés distincts.

D’autre part, le tribunal rejette les arguments de Deutsche Börse relatifs aux gains d’efficacité qu’aurait pu apporter l’opération de concentration et aux engagements pris par les sociétés en vue de contrebalancer les restrictions significatives à une concurrence effective.