Dans son discours d'ouverture, le Ministre de l'Economie Jeannot Krecké a qualifié cette conférence comme la «séance de clôture » d'une d'étude sur la faisabilité et les avantages de la promotion de la biotechnologie au Luxembourg. L'étude menée par le CRP Santé sera complétée par les conseils et échanges, partagés lors de cette conférence.
Une des stratégies possibles pour diversifier l'économie luxembourgeoise et fortifier l'économie locale serait selon M. Krecké, de promouvoir ce secteur. «Nous examinons avec nos partenaires sociaux les moyens de promouvoir le Luxembourg comme un environnement compétitif », «et la biotechnologie est considérée comme une forte contribution aux économies locales et à l'amélioration de la qualité de vie.»
Compte tenu de la présence des activités de biotechnologie dans la région - NanoBioNet en Sarre, BioLiège en Wallonie, l'Incubateur Lorraine ou l'institut Fraunhofer - des experts ont donné leurs opinions sur les ressources nécessaires pour stimuler la croissance de la biotechnologie et créer une «masse critique » solide d'infrastructures associées au Luxembourg.
Selon Susanne Michel, qui a présentée les conclusions de l'étude, le Grand-Duché possède déjà certains avantages. Le Luxembourg a non seulement une position géographique qui attire les petites et moyennes entreprises, mais a également sept universités, des centres de recherche et quelques 17 000 étudiants en médecine à proximité.
Pendant la matinée, des intervenants comme le Dr. Christian Schneider du PolyTechnos Venture Partners GmbH, Felicitas Riedl du Fonds d'Investissement Européen et le Professeur Dr. Horst Domdey, Directeur Général de Bio M se sont concentrés sur les défis représentés par le financement, le soutien et l'encouragement de la biotechnologie.
Les divers spécialistes soulignent les facteurs de réussite suivants: faciliter la coopération entre universités et industries, fournir une main d'oeuvre compétente et qualifiée, combiner fonds privés et publics afin d'assister les nouvelles sociétés à tous les niveaux de leur croissance jusqu'à l'indépendance financière et mettre en place des mesures avantageuses en matière de taxes pour les start-up souhaitant s'installer dans la région.
L'après-midi, les participants se sont répartis en 3 workshops sur: l'innovation et l'investissement, la main d'œuvre qualifiée, la masse critique et les possibilités de partenariat entre le secteur public et le secteur privé. Des experts de Dublin, Madrid, Zurich, Munich et des professionnels de la santé et de la finance du Luxembourg ont participé à ces sessions.
Dans son discours de clôture, le directeur du CRP Santé, le Dr. Robert Kanz, a affirmé que la biotechnologie est une industrie très complexe et que le Luxembourg resterait humble en examinant son potentiel de succès dans ce secteur aussi vaste.
Pour le moment, le Luxembourg se consacre principalement, mais pas exclusivement, à la «biotechnologie rouge » ou aux industries concernant la santé ou le diagnostic médical. Ce type de biotechnologie espère offrir des traitements nouveaux aux maladies cardio-vasculaires et au cancer ainsi qu'aux principales maladies incurables comme la maladie d'Alzheimer.
Un grand défi pour le Luxembourg serait de fédérer ses efforts au niveau de la Grande Région et d'offrir une valeur ajoutée européenne dans le cadre d'une Agence de Transfert interrégional de technologies, financée par le Fond Européen d'Investissement. Dans ce cadre, les universités de la Grande Région devront proposer des nouveaux cours de formation, sur des sujets aussi innovants que le génie cellulaire ou d'autres matières de Sciences de la Vie.
Selon le Ministre Krecké, le soutien de l'opinion publique est primordial pour la réussite de ce nouveau secteur. «Il est important de ne pas sous-estimer des préoccupations publiques tels que le clonage ou les organismes génétiquement modifiés,»
le Luxembourg étant l'un des derniers pays européens à transposer des directives européennes en matière des brevets en biotechnologie en loi national. Le Luxembourg a signé ces directives seulement la semaine dernière.
Susanne Michel a indiqué qu'un sondage fait récemment au Luxembourg a montré «l'optimisme envers la biotechnologie » plus élevé qu'au Royaume-Uni et en Allemagne, bien que le public ici ait été légèrement moins enthousiaste au sujet la biotechnologie que dans les Pays Bas ou en Belgique.
Infos: http://www.crp-sante.lu.