À l’occasion de son 6e anniversaire, la Luxembourg Association of Family Offices (Lafo) organisait le jeudi 20 octobre une table ronde «Protecting families interests through generations».
La Lafo a été créée en juin 2010 et fut à l’origine de la loi du 21 décembre 2012 relative aux family offices. L’association interagit avec le ministère des Finances, défend les intérêts de sa profession et organise la formation continue de l’industrie.
Débat:
- Pit Hentgen: managing director, Compagnie financière La Luxembourgeoise;
- Sacha Kandiyoti: investment banking professional pour Chemitex;
- Matteo Novelli: director chez Borletti Group;
- François Mollat du Jourdin: founding partner of MJ & Cie, (secrétaire général de l’Association française du family office) Affo & président du European Network of Family Offices (Enfo);
- Serge Krancenblum: group chief executive officer chez SGG Group, chairman de Lafo.
Le débat était animé par Jérôme Bloch (CEO de 360Crossmedia).
Pit Hentgen a commencé par rappeler l’histoire de Lalux qui fut créée en 1920 par 33 familles sous le nom de «Compagnie financière La Luxembourgeoise». En 1989, une nouvelle législation mena à la séparation des activités bancaires via la création de deux sociétés - vie et non-vie- aux côtés de la BCEE. La société historique investit depuis en dehors de l’assurance - boisson, banque, industrie - et surtout à l’étranger.
«Nous sommes une société traditionnelle avec une activité principale qui est l’assurance.»
Sacha Kandiyoti quant à lui présenta la firme créée par son oncle - Chemitex- spécialisée dans le trading de coton. En tant que gestionnaire de la partie privée du patrimoine de sa famille, son rôle consiste à monitorer les gérants et à aider à la détermination de la stratégie d’investissement. L’entrepreneur estime que le niveau de service au Luxembourg est très élevé et espère que le pays soignera sa compétitivité, notamment vis-à-vis de destinations concurrentes très agressives pour attirer les familles.
François Mollat du Jourdin, fondateur de MJ & Cie et président de l’Affo (Association française du family office), estima que le Luxembourg est une plateforme reconnue paneuropéenne mais qu’elle doit encore gagner ses lettres de noblesse pour être reconnue comme une place de family office à part entière. Aucune loi n’existe en France pour le family office. L’association française préfère un label de qualité qu’elle délivre plutôt que la création d’une loi régulant ce métier.
«Le métier family office ne peut pas se pratiquer à temps partiel.»
Matteo Novelli qui gère les investissements indirects de la 3e génération de la famille Borletti - une famille milanaise ayant notamment créé «La Rinascente» - détailla sa stratégie visant à créer activement de la valeur pour les prochaines générations. Il expliqua pourquoi la loi votée au Luxembourg en 2012 lui semble convenir au développement du métier au Grand-Duché et donna quelques pistes à suivre pour préserver la compétitivité du Luxembourg dans le domaine du family office.
Serge Krancenblum a conclu en rappelant que la loi de 2012 a mis Luxembourg sur la carte du family office international. Ceci est principalement dû aux nombreux véhicules patrimoniaux régulés et non régulés qu’offre la législation luxembourgeoise. Cela dit, un travail permanent d’amélioration de la loi d’une part et des compétences des family officers se poursuit.