Robert Dennewald, président de la Fedil (Photo: David Laurent / archives)

Robert Dennewald, président de la Fedil (Photo: David Laurent / archives)

Les conclusions du Conseil européen du 24 octobre sur le climat et l’énergie à l’horizon 2030 présentent pour la Fedil des défis, mais aussi des opportunités. Il est évident que l’Union européenne mènera une politique de poursuite d’objectifs ambitieux et se positionne comme leader en matière de réductions de gaz à effets de serre. L’enjeu sera de convaincre ses grands partenaires économiques, lors des prochaines conférences internationales à Lima en 2014 et surtout à Paris en 2015, de la suivre dans cette politique. «Si un accord international qui prévoit des contributions équivalentes pour tous les espaces économiques n’est pas trouvé d’ici 2015, l’Union européenne devra assurer que son industrie puisse rester compétitive. Dans ses conclusions, le Conseil européen partage notre analyse et nous estimons qu’il faut agir dans ce sens dès maintenant», estime Robert Dennewald, président de la Fedil.

En effet, la situation à laquelle l’industrie européenne, en général, et luxembourgeoise, en particulier, est celle d’un manque prévisible de quotas d’émissions jusqu’en 2020. Cette pénurie s’accentuera suite à la nouvelle trajectoire de réduction prévue à l’horizon 2030. C’est pourquoi la Fedil se porte fort pour une réforme du système d’échange de quotas d’émissions (ETS) qui assurera une allocation des quotas qui se base sur la production réelle et qui encourage ainsi les investissements. «Sous sa forme actuelle, l’ETS encourage la non-production et contribue dans le contexte global à la délocalisation de l’industrie hors de l’Union européenne. Nous proposons, ensemble avec nos partenaires européens, une réforme en bloc du système qui permettra à l’industrie de disposer d’une plus grande visibilité quant à leurs coûts de production et, par ce biais, un cadre plus propice à l’investissement en Europe», estime René Winkin, secrétaire général de la Fedil.

La Fedil demande à la Commission de présenter dans les prochains mois un paquet législatif complet et cohérent de réforme du système ETS. Ce paquet devra inclure une réforme en profondeur de la méthode d’allocation des quotas ainsi que des mesures qui tiennent en compte les différentiels de prix de l’énergie entre l’Europe et ses principaux concurrents. «Les propositions qui sont en discussion actuellement, telles la «Market Stability Reserve», ne font qu’aggraver le problème de coûts et d’incertitude de l’industrie. Ces discussions devraient être mises en suspens et discutées dans le contexte de la réforme complète du système», constate René Winkin. Le Conseil «Environnement» qui aura lieu le 17 décembre devrait tenir compte des conclusions du Conseil et adapter son programme de travail.

La Fedil lance aussi un appel au Conseil «Compétitivité» qui aura lieu les 4 et 5 décembre prochains et qui adoptera des conclusions sur la compétitivité de l’industrie. «Le Conseil Compétitivité doit pleinement jouer son rôle de Conseil horizontal et tenir compte de tous les dossiers qui ont un impact sur la situation concurrentielle des entreprises en Europe. Les conclusions qu’il adoptera sont un bon début, mais le monde des entreprises s’attend à une plus grande implication du gouvernement dans les dossiers énergétique et climatique dans le souci d’offrir de meilleures perspectives à notre industrie», estime Robert Dennewald.