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 (Photo: Étienne Delorme / archives)

En termes d’encaissement, les évolutions divergentes entre branches observées depuis le début de l’année se sont poursuivies au 4e trimestre: l’encaissement des branches non-vie continue de progresser de 5,82% par rapport au 4e trimestre 2014, alors que les primes en assurance-vie diminuent de 4,25% par rapport à la collecte du trimestre correspondant de l’exercice précédent.

Compte tenu des performances des trois premiers trimestres, l’ensemble de l’année enregistre une baisse des primes de 8,51%: les branches non-vie progressent de 9,15%, alors que celles de l’assurance-vie décroissent de 10,78%. Avec un encaissement total de 24,83 milliards, l’exercice 2015 restera néanmoins le second meilleur exercice de tous les temps.

Les chiffres du dernier trimestre de 2015 font également état d’un recul de 19,51% des résultats du secteur des assurances directes: avec 323,11 millions d’euros, les bénéfices sont en retrait non seulement par rapport au record de 401,42 millions enregistré en 2014, mais également par rapport aux 338 millions de 2013.

En assurance-vie, le recul de 10,78% de l’encaissement annuel masque des évolutions divergentes suivant le type de produits, cette régression se décomposant en une décroissance de 41,86% de l’encaissement relatif aux produits à rendements garantis face à une progression de 16,47% de celui des produits vie en unités de compte. Le retour vers les produits en unités de compte, fer de lance traditionnel de l’assurance-vie luxembourgeoise, marque un retournement complet par rapport aux tendances observées en 2013 et en 2014, le recul des affaires à rendements garantis s’expliquant d’une part par la baisse des rendements susceptibles d’être offerts et d’autre part par une réorientation délibérée de la clientèle vers les produits où le risque de placement n’est plus supporté par l’assureur.

L’évolution des produits classiques reste influencée par les produits d’épargne-pension au titre de l’article 111bis de la loi sur l’impôt sur le revenu: les quelque 66.150 contrats - en progression de 5,34% par rapport à 2014 - ont généré un encaissement de 91,46 millions d’euros, soit 4,05% de plus qu’en 2014. L’épargne gérée à ce titre s’élève à 751 millions d’euros à la fin de 2015.

Le total des provisions techniques des assureurs-vie s’établit à 148,75 milliards d’euros à la fin 2015, en progression de 9,15% par rapport à fin 2014 et de 4,10% par rapport à la fin du mois de septembre 2015.

Avec 225,99 millions d’euros, le résultat après impôts retrouve un niveau voisin de celui de 2013 mais est en recul de 14,20% par rapport à l’exercice précédent qui avait été favorablement impacté par une opération exceptionnelle.

L’assurance non-vie - hors assurances maritimes du 4e trimestre - progresse de 9,15%. L’encaissement des assureurs travaillant essentiellement, sinon exclusivement sur le marché luxembourgeois, augmente nettement plus vite que l’inflation avec une croissance des primes de 4,55%. Avec une progression de 10,17% de leur encaissement, les entreprises opérant à l’étranger dans les branches d’assurances non-vie hors assurances maritimes retrouvent leur dynamisme d’antan. L’assurance maritime, pour laquelle seules les données des trois premiers trimestres sont disponibles et qui est essentiellement le fait de quelques grandes mutuelles dont l’encaissement reflète l’évolution des sinistres, a progressé de 14,46% au cours de cette période.

Avec un excédent après impôts estimé à 97,12 millions d’euros, le résultat des entreprises d’assurance non-vie luxembourgeoises hors assurances maritimes recule de 29,64% par rapport à celui de 2014.

L’emploi des entreprises d’assurances directes a progressé de façon importante pour s’établir à 4.911 personnes à la fin de 2015, soit un gain de 472 unités par rapport à 2014. La majeure partie de cette progression, soit 332 unités, provient toutefois de l’adoption d’une nouvelle méthode d’imputation du personnel de la part d’un acteur important de la Place. Avec un niveau de 182,44 millions d’euros, les impôts directs sont en augmentation de 41,09% par rapport à 2014.

Les chiffres relatifs aux primes, aux impôts et aux résultats ne concernent que les seules entreprises contrôlées par le Commissariat aux assurances; se trouvent donc exclues les succursales luxembourgeoises d’entreprises d’assurances d’autres pays de l’Union européenne dont l’ensemble des données pour 2015 ne sera connu qu’ultérieurement.